D’où vient l’expression « pleurer comme une madeleine » ?

Définition : D’où vient l’expression « pleurer comme une madeleine » ?

françaisLes madeleines pleurent-elles ? Les pâtissiers s’en émeuvent-ils ? On répond à toutes vos questions dans cet article
Frédéric Henry pour 20 Minutes

Frédéric Henry pour 20 Minutes

L'essentiel

  • L’expression n’a rien à voir avec la pâtisserie ni avec Proust.
  • Elle se réfère au personnage de Marie Madeleine dans le Nouveau Testament.
  • Celle-ci confessa ses péchés au Christ en pleurant à chaudes larmes.

«Pleurer comme une madeleine », ce n’est un mystère pour personne, c’est pleurer à chaudes larmes, mais il faut convenir que c’est une expression suspecte. Pourquoi « comme une madeleine » et pas « comme un sablé » ou « comme un quatre-quarts » ?

La piste pâtissière

20 Minutes a interrogé plusieurs spécialistes de la pâtisserie et ils sont unanimes : jamais, au grand jamais, ils n’ont vu de madeleine fondre en larmes, même avant d’être mangée. « Les madeleines sont des gâteaux sans émotions, totalement indifférentes à leur sort », ajoute le grand chef pâtissier Pat Achou.

La piste Proust

On s’est alors penché sur la madeleine de Proust, symbole de la nostalgie s’il en est. Et la nostalgie, ça pousse aux larmes, n’est-ce pas ? Selon Larry Sugarman, second plus grand expert de Proust aux États-Unis, c’est impossible, car on retrouve cette locution dans Petites misères de la vie conjugale d’Honoré de Balzac, texte rédigé entre 1830 et 1846, soit bien avant la parution du roman de Marcel Proust en 1913.

La piste biblique

Mais alors, d’où Balzac pouvait-il bien tirer cette expression ? Du Nouveau Testament. Dans ce second volet du récit biblique, le personnage de Marie Madeleine, ancienne prostituée, se repent et confesse ses péchés au Christ… en pleurant à chaudes larmes.

NOTRE DOSSIER LANGUE FRANÇAISE

C’est ainsi qu’au XVIIIe siècle, on disait des pleurnicheurs qu’ils « faisaient la Madeleine ». Au cours XIXe siècle, la locution s’est figée sous sa forme actuelle : « pleurer comme une madeleine ».