« Taule » ou « tôle »… Que faut-il écrire ?
français•Va-t-on en taule et se prend-on une tôle, ou est-ce l’inverse ? On démêle le vrai du faux dans cet article
Frédéric Henry pour 20 Minutes
L'essentiel
- Le mot « tôle » désigne une feuille de métal.
- L’expression « se prendre une tôle » emploie ce mot-ci.
- Le mot « taule », lui, est un terme argotique pour « prison ».
Après « sur » et « sûr », « session » et « cession » ou encore « tache » et « tâche », 20 Minutes continue de décrypter les homonymes de notre belle langue. Aujourd’hui, c’est au tour de « taule » et « tôle »… deux mots qu’il vaut mieux ne pas « se prendre », mais dont le sens est toutefois différent.
Se prendre une tôle
Se prendre une tôle, c’est connaître un échec cuisant. Bref, on ne le souhaite à personne. À l’origine est la tôle, ce matériau bien connu des chantiers, des slums indiens et des favelas brésiliennes : une feuille de métal bon marché, généralement ondulée, qui sert à ériger des murs ou des clôtures faute d’un matériau plus résistant. On comprend sans mal l’origine de l’expression « se prendre une tôle » : nul n’a envie de recevoir une plaque de feraille en pleine figure.
NOTRE DOSSIER LANGUE FRANÇAISEPrendre de la taule
Prendre de la taule, en bon argot, c’est recevoir une peine de prison. Et ça non plus, on ne le souhaite à personne. Apparu au XIXe siècle, le terme désignait au départ une cabane de ghetto ou une petite chambre, du type qu’on occupait lorsqu’on était sans le sou… Et dont les murs étaient parfois, précisément… constitués de tôle. Les deux mots sont donc cousins, mais ont adopté deux orthographes distinctes. À l’époque, le mot évoquait aussi une maison close bas de gamme. Puis, finalement, la qualité des logements s’améliorant et les maisons closes fermant leurs portes en 1946, « taule » n’a plus servi qu’à qualifier le pire des habitats : la cellule de prison.
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