Avez-vous déjà essayé de courir sur un haricot ? À moins qu’il s’agisse du haricot magique de Jack ou d’un organisme sacrément génétiquement modifié, vous n’irez pas loin. Pourtant, l’expression « il me court sur le haricot » existe et même si elle est un peu passée de mode, vous avez sans doute entendu au moins votre grand-mère l’employer. D’où vient-elle et à quand remonte-t-elle ?

« Courir » dans le sens d’ennuyer

Dès le XVIe siècle, « courir quelqu’un » était déjà synonyme d’« importuner quelqu’un ». Cette tournure a d’ailleurs survécu dans des locutions comme :

• « il me court sur le système » ;
• « il me court sur les nerfs ».

« Haricoter », un verbe oublié

Au XIXe siècle, un autre verbe entre dans la langue courante : « haricoter ». Il ne s’agit pas de préparer des haricots, mais de quelqu’un qui a le don d’agacer en pinaillant sur des détails sans importance, notamment pour ce qui est de conclure une affaire.

De l’autre sens de « haricot »

Selon d’autres sources, quelque part au tournant des XIXe et XXe siècles, « haricot » aurait été synonyme d’« orteil » (une analogie que l’on doit sans doute plus aux haricots blancs qu’aux haricots verts). Et se faire courir sur les doigts de pied, c’est désagréable.

Vous prenez le tout et vous mélangez

Comme souvent en argot, les locutions se seraient mélangées avec le temps : prenez une pincée de « courir quelqu’un », ajoutez-y une cuillérée d’« haricoter » et un zeste d’orteil, et vous obtiendrez « courir sur le haricot ».

Et si vous voulez savoir s’il est possible de faire la liaison « des z’haricots », c’est par ici.