Il est des mots qui prêtent à la confusion des genres, dont on ne sait jamais trop s’ils sont masculins ou féminins. C’est le cas d’après-midi dont on a déjà parlé, mais aussi d’aparté, qui nous préoccupe aujourd’hui.

« Aparté » est masculin

Voilà une réponse un peu brutale, mais que voulez-vous ? Non, il n’y a pas d’exception, de règle bizarre, ni de complication inutile. On dit « un aparté ». Pourquoi hésite-t-on ? Sans doute parce qu’on emploie généralement « aparté » dans l’expression « dire en aparté », qui ne précise pas le genre. De plus, avec un article défini, on obtient « l’aparté », qui ne nous en dit pas davantage.

« Aparté » s’écrit… « aparté »

On se sent obligé de le préciser, parce que ceux qui veulent le mettre au féminin sont parfois tentés de l’écrire « apartée ». Et à cause de sa ressemblance avec « appartement » et « apporter », d’autres ont envie de l’écrire « apparté ». Et quand les deux erreurs se cumulent, on obtient une très vilaine « appartée ».

Et sinon, de quoi s’agit-il ?

L’aparté, c’est ce que l’on dit à part, c’est-à-dire à l’écart ou discrètement, à une personne en particulier au détriment des autres. Ce mot nous vient du théâtre, où l’aparté fait en quelque sorte office de voix off. Lorsqu’un personnage doit révéler son intériorité, l’acteur « pense à haute voix », de manière que les spectateurs comprennent que ces paroles leur sont réservées, que les autres personnages ne sont pas censés les entendre. Par extension, le terme s’est étendu à tout propos destiné à un individu ou un groupe en particulier, à l’insu des autres.