Le « h » aspiré

Parfois, rien ne sert de tourner autour du pot… de haricots. Le terme « haricot » commence par un « h » aspiré et, comme tout mot qui démarre ainsi, ne prend jamais, jamais, jamais de liaison. On dira donc :

• « un haricot » et non « un n’haricot » ;
• « les haricots » et non « les z’haricots » ;
• « des haricots » et non « des z’haricots ».

Mais, on m’a dit que…

Figurez-vous que les fake news ne concernent pas que la politique et les théories du complot. La liaison du mot « haricot » fait, elle aussi, l’objet de rumeurs un peu folles. Ainsi, depuis au moins une trentaine d’années, un bruit circule selon lequel, lors d’un dîner officiel en France, la reine Élisabeth II d’Angleterre aurait commis la maladresse « des z’haricots » et que, pour éviter un incident diplomatique, l’Académie française aurait décidé d’admettre la liaison. Il n’en est rien. Si les Immortels ne se donnent même pas la peine de démentir cette infox, ils accablent toutefois une revue éducative, L’Actu, qui aurait affirmé en 1998 – à tort, bien entendu – que la liaison dangereuse était désormais autorisée.

Comment ne plus se tromper ?

Si l’on a parfois tendance à écorcher les mots qui commencent par un « h » aspiré, comme « haricot » ou « handicap », vous remarquerez qu’on ne le fait jamais quand ils sont monosyllabiques : il ne vous viendrait pas à l’idée de dire « les z’haies » ou « des z’haches ». Pour intégrer qu’il en va de même avec « les/des haricots », souvenez-vous que si cette liaison fait souvent débat aux repas de Noël, la question est néanmoins tranchée… à la hache.