Définition : D’où vient l’expression « tomber dans les pommes » ?
Français•Pourquoi et comment s’évanouir équivaut à tomber dans les pommes ? On vous explique ici ce qu’on en saitFrédéric Henry pour 20 Minutes
L'essentiel
- «Tomber dans les pommes » est synonyme de « s’évanouir ».
- Elle est attestée depuis 1889.
- Son étymologie est incertaine.
Il y a quelques mois, on vous contait l’origine de la locution « haut comme trois pommes ». Aujourd’hui, on s’attaque à une autre expression relative au fruit défendu : « tomber dans les pommes ».
Que signifie « tomber dans les pommes » ?
On a peu de chances de vous l’apprendre, mais si vous l’ignorez, il s’agit simplement de s’évanouir, non pas au sens de « disparaître », mais de « perdre conscience ».
D’où vient cette drôle de locution ?
Figurez-vous qu’on n’en sait rien. La seule chose dont on est sûrs, c’est qu’elle est attestée sous sa forme actuelle en 1889. Cela dit, comme vous le savez si vous comptez parmi nos fidèles lecteurs, les linguistes ne se privent pas de formuler des hypothèses quant aux origines des expressions.
L’hypothèse des pâmes
D’aucuns présument que les « pommes » sont une déformation de l’expression « tomber en pâmoison » ou du verbe « pâmer », tous deux synonymes d’évanouissement depuis l’époque médiévale. Cette hypothèse n’est fondée que sur la consonance des mots « pâme » et « pomme », mais ce type de « glissement » a eu lieu avec d’autres termes ou locutions, donc c’est crédible.
NOTRE DOSSIER LANGUE FRANÇAISEL’hypothèse George Sand
D’autres prêtent l’origine de la locution à George Sand (à qui son fan-club attribue aussi « donner sa langue au chat »). Dans une lettre de 1830 publiée après sa mort, la poète affirmait être « dans les pommes cuites ». S’était-elle plongée dans une marmite ? Non, elle entendait par-là qu’elle était épuisée ou, comme on dit en argot, « cuite ». Là où le bât blesse, c’est que d’autres auteurs du XIXe siècle ont employé cette tournure avant la parution des correspondances de Sand. Si cela démontre qu’il s’agissait d’une expression plus ou moins répandue à l’époque, cela ne nous dit malheureusement rien de sa genèse, mais il est possible que du coaltar qu’elle évoquait au départ, la locution ait glissé vers la perte de conscience.