« Être confronté à » est-il correct ?
Français•Voici une tournure qui prête à polémique. Correcte ? Pas correcte ? On tranche le débat pour vous dans cet articleFrédéric Henry pour 20 Minutes
L'essentiel
- La tournure « être confronté à » est correcte, mais peu élégante.
- Il existe des alternatives plus soutenues.
- Elle ne doit pas être confondue avec « se confronter à ».
On a tous un parent aigri qui, au repas de Noël, nous reprend dès qu’on ouvre la bouche et hurle que notre mal-langue est en train d’anéantir la civilisation. S’il vous corrige sur « être confronté à », vous avez toutefois le droit de protester… On vous explique pourquoi ci-dessous.
« Être confronté à… » est-il correct ?
Réponse courte : oui, mais… Cette tournure est critiquée par certains grammairiens, mais le consensus est aujourd’hui qu’elle s’est suffisamment imposée dans le langage courant pour être acceptée. La base de données terminologique et linguistique du gouvernement du Canada lui reconnaît d’ailleurs sa légitimité.
« Être confronté à… » est-il toujours correct ?
Plus ou moins, car cette locution est souvent confondue avec sa cousine « se confronter à ». Quelle est la différence ? Elle est débattue, certains affirmant que les deux tournures sont synonymes, mais d’aucuns soulèvent tout de même une nuance : « être confronté à un problème » signifierait qu’on le subit, qu’on n’y a pas trouvé de solution. Par contre, « se confronter à un problème » impliquerait qu’on a volontairement décidé d’y faire face avec combativité. Notez qu’« être confronté à » a également ses détracteurs.
NOTRE DOSSIER LANGUE FRANÇAISE« Être confronté à… » est-il élégant ?
Sur ce point, le consensus demeure que… non, pas trop. Pour un style irréprochable ou dans un contexte où une langue soutenue est de rigueur, préférez :
- « devoir faire face à… » ;
- « se trouver face à… » ;
- « être aux prises avec… » ;
- « se heurter à… ».
Quoi qu’il en soit, Noël c’est dans quelques mois : soyez gentils avec vos parents ronchons.
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