Châteauroux : Jusqu’à six ans de prison pour des violences sur des enfants placés
Procès•Un véritable réseau de placement d’enfants dans des familles qui n’avaient pas d’agrément de l’ASE était jugé au tribunal de Châteauroux20 Minutes avec AFP
Pendant une semaine mi-octobre, le tribunal de Châteauroux a jugé l’affaire hors normes d’un réseau qui avait placé, entre 2013 et 2017, des dizaines d’enfants dans des familles d’accueil qui n’étaient pas agréées par l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Des enfants qui étaient en outre maltraités, voire violentés. La décision est tombée ce mercredi, condamnant notamment les deux principaux prévenus à de la prison ferme.
Dans cette affaire, où comparaissaient 18 personnes au total, la plupart pour avoir accueilli des mineurs sans autorisation, les peines les plus lourdes ont été prononcées à l’encontre des deux têtes de réseau, également jugées pour avoir brutalisé les adolescents. Ainsi, Julien M. a été condamné à six ans de prison avec mandat de dépôt différé, assortis d’une amende de 20.000 euros. Bruno C., déjà écroué, est condamné à une peine de quatre ans de prison avec mandat de dépôt et 5.000 euros d’amende.
« Ils ont de la chance »
Les parents de Julien M., Colette et Antoine, qui ont également eu des rôles clé dans cette affaire, ont été condamnés à dix et douze mois de prison avec sursis avec des amendes de 10.000 et 20.000 euros. Ils seront convoqués devant un juge d’application des peines.
En réaction, les parties civiles ont surtout dit être dans l’expectative concernant les dommages et intérêts, tandis qu’une des victimes n’a pas caché sa déception concernant les peines prononcées : « ils ont de la chance », a-t-elle soufflé.
Grand absent du procès selon les parties civiles, l’Aide sociale à l’enfance (ASE) s’est aussi retrouvée au cœur des débats mais aucun de ses responsables n’était poursuivi. Me Jean Sannier, avocat des victimes, a annoncé ce mercredi qu’une plainte allait être déposée à l’encontre de l’ASE du Nord. « On entend bien qu’il y ait un avant et un après ce procès », a-t-il assuré. « Cette plainte vise à dénoncer toutes les carences de l’ASE ».