Île de Ré : Moisissures, cafards… Les détenus saisissent la justice sur les conditions « indignes » de leur prison
droits fondamentaux•Quinze détenus de la prison de Saint-Martin-de-Ré, l’une des plus anciennes de France, ont saisi la justice administrative pour dénoncer l’indignité de leurs conditions de détention. Le tribunal de Poitiers doit statuer dans quelques jours20 Minutes avec AFP
Ils sont privés de liberté mais ne veulent pas être privés de leurs droits. Quinze détenus de la maison centrale de Saint-Martin-de-Ré, en Charente-Maritime, ont saisi la justice administrative vendredi pour dénoncer des « conditions indignes » au sein de l’établissement pénitentiaire. Il abrite des condamnés à de longues peines ainsi que les détenus les plus difficiles.
Le juge des référés du tribunal administratif de Poitiers rendra sa décision en début de semaine prochaine. Pour la section française de l’Observatoire international des prisons (OIP), cette requête vise à « faire cesser les atteintes graves aux droits fondamentaux » dont ces personnes s’estiment victimes.
L’une des plus anciennes prisons
Elles mettent en cause une « insalubrité chronique », selon un communiqué de l’OIP : fenêtres fendues, moisissure dans les douches, installations électriques défectueuses, poubelles sans couvercle placées devant les cellules, prolifération de cafards... Les détenus dénoncent aussi des insuffisances en matière de nourriture et des températures trop froides, des « fouilles à nu systématiques » et le mauvais agencement de leurs cellules de six mètres carrés, avec des sanitaires « positionnés, parfois, à moins d’un mètre de l’espace » de préparation du repas.
Après une visite de l’établissement en septembre 2021, la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) avait pointé « une vétusté bâtimentaire des quartiers d’encellulement qui continue de se dégrader avec le temps », émettant alors une soixantaine de recommandations. Avec une capacité d’environ 460 places, Saint-Martin-de-Ré est la plus grande maison centrale de France selon l’OIP. Ouverte en 1875, elle est aussi l’une des plus anciennes. Sollicitée par l’AFP pour un commentaire, la direction interrégionale des services pénitentiaires n’a pas donné suite.