La cour d’assises d’appel de la Loire a condamné mercredi Morad Aggoun, un ancien adjoint à la mairie de Vaulx-en-Velin, près de Lyon, à quinze ans de réclusion criminelle pour viol, agressions et harcèlement sexuel. Sa peine a été assortie de dix ans d’inéligibilité, dix ans de privation des droits civiques et cinq ans d’interdiction d’exercer une fonction publique.

Il a été reconnu coupable de ces faits commis sur trois secrétaires de cette commune du Rhône alors qu’il était le 2e adjoint de la maire PS Hélène Geoffroy, et conseiller métropolitain au Grand Lyon.

L’accusé a fui deux jours avant l’ouverture de son procès en appel

L’ex-élu de 52 ans, qui était sous contrôle judiciaire, a fui en Algérie deux jours avant l’ouverture du procès, le 5 décembre à Saint-Etienne. Il fait depuis l’objet d’un mandat d’arrêt, selon le parquet. En première instance, en septembre 2023, Morad Aggoun avait été condamné à dix ans de réclusion criminelle par la Cour d’assises du Rhône. Lors du procès en appel, ses avocats ont plaidé l’acquittement, assurant que sa fuite devait être interprétée comme « le signe d’une panique de ne pas être entendu dans ses protestations d’innocence ».

Les avocats des trois parties civiles ont pour leur part déploré « l’absence de mesure énergique de la maire de Vaulx-en-Velin », alertée dès 2014 du comportement déplacé avec les femmes de son 2e adjoint en charge du logement et du personnel. Preuve selon eux que le comportement de l’accusé était connu, une adjointe appelée à la barre des témoins a admis avoir expliqué à des secrétaires en situation précaire comment il fallait, pour son collègue masculin, « cambrer le postérieur » pour espérer être embauchées.

Le verdict a été accueilli avec émotion et satisfaction par la victime de viol, qui a déclaré avoir voulu « aller jusqu’au bout », en étant présente chaque jour à l’audience.