Pas de prescription pour le meurtrier de Marie-Thérèse Bonfanti, qui sera jugé 38 ans après les faits
COLD CASE•La cour d’appel de Lyon a tranché : Yves Chatain, meurtrier de Marie-Thérèse Bonfanti, sera bien jugé car la prescription ne s’applique pas à ce dossierMathilde Fulleringer-Roy
L'essentiel
- La chambre d’instruction de la cour d’appel de Lyon a jugé ce vendredi que le meurtre de Marie-Thérèse Bonfanti n’était pas prescrit.
- Le dossier est renvoyé devant un juge d’instruction, confirmant ainsi que l’action judiciaire peut se poursuivre contre Yves Chatain.
- La question centrale était de savoir si le délai de prescription commençait à la clôture de l’enquête en 1988 ou à la découverte des aveux en 2022.
Ce vendredi matin, la chambre d’instruction de la cour d’appel de Lyon a tranché : le meurtre de Marie-Thérèse Bonfanti n’est pas prescrit selon le Dauphiné Libéré. Le dossier sera donc renvoyé devant le juge d’instruction.
Les faits
L’affaire Marie-Thérèse Bonfanti débute en 1986, lorsque la jeune femme de 25 ans disparaît à Pontcharra, en Isère, alors qu’elle distribue des journaux. Sa voiture est retrouvée abandonnée, clefs sur le contact et sac à main sur le siège passager. Un voisin, Yves Chatain, est rapidement suspecté et interrogé, mais l’enquête, faute de preuves, est classée deux ans après. La famille, faisant appel à des détectives privés et participant à des émissions télévisées, continue les recherches pendant plus de trente ans.
Sa persévérance porte ses fruits puisque l’enquête est réouverte en 2020 par le procureur de Grenoble. En mai 2022, le suspect initial est interpellé. Contre toute attente, il avoue le meurtre de la mère de famille par étranglement et indique où se trouve son crâne, retrouvé quelques mois plus tard. Mis en examen, le coupable est alors placé en détention provisoire. Son mobile ? Un « litige » pour un problème de stationnement, avait précisé Boris Duffau, l’adjoint du procureur de l’époque.
La question de la prescription
Rapidement, la question de la prescription est évoquée. Pour un crime, le délai maximal est maintenant de 30 ans. Commence-t-elle à partir des aveux du coupable, en 2022 ou à la clôture de l’enquête, soit trente-six ans avant ? En janvier, la cour d’appel de Grenoble avait jugé que, dans cette affaire, le délai démarrait au moment des aveux, en mai 2022, puisque auparavant Marie-Thérèse Bonfanti était simplement considérée comme « disparue ».
Découvrir d'autres cold casesLe 28 novembre, la Cour de cassation avait annulé cet arrêt et renvoyé le dossier devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Lyon. Celle-ci a confirmé la décision de la cour d’appel de Grenoble ce vendredi 6 décembre.