enquêtePlainte déposée après la découverte d’une caméra dans un commissariat

Intrusion chez Lafarge : Un avocat porte plainte après la découverte d’une caméra dans un commissariat, la police se justifie

enquêteUn avocat de militants écolos en garde à vue après les intrusions sur un site Lafarge fin 2023 a déposé plainte pour atteinte à la confidentialité après la découverte d’une caméra au commissariat
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Cela ressemble à un invraisemblable scénario d’une série B et pourtant. D’un côté, le constat d’un avocat de la présence d’une caméra dans le commissariat, de l’autre les explications de la police d’Evreux. L’un des avocats de plusieurs gardés à vue de militants écologistes pour des intrusions sur le site Lafarge de Val-de-Reuil (Eure) fin 2023, a mercredi déposé plainte pour atteinte à la confidentialité auprès du parquet, qui l’a classée sans suite, a-t-on appris de sources concordantes.

Alors que ce dernier s’est présenté au commissariat d’Evreux le 9 avril dernier pour défendre trois gardés à vue, suspectés d’intrusion et séquestration sur un site Lafarge de Val-de-Reuil, Me Antoine Lefevre a « découvert cet objet qui clignotait dans un coin du local réservé aux entretiens entre avocats et justiciables », et l’a pris en photo. On voit sur cette image, consultée par l’AFP, un appareil photo Ricoh WG-80, un dispositif pouvant capter du son et de la vidéo, maintenu en position par une cale et relié à une prise murale par un chargeur.

Une plainte classée sans suite

La plainte qui a été déposée par l’avocat, a été « immédiatement classée sans suite » par le procureur d’Evreux Rémi Coutin, explique le conseil. De son côté le procureur justifie sa décision. « Je me suis renseigné auprès du directeur de la police qui m’a expliqué, et je n’ai aucune raison de ne pas le croire, que c’était l’appareil photo de la police technique et scientifique qui avait été mis à charger dans cette pièce », détaille le procureur. « Il n’y a eu aucune intention des policiers d’Evreux de filmer quoi que ce soit », ajoutant : « Je ne compte pas aller plus loin, pour moi c’est un non-sujet » a-t-il conclu.

Dans un communiqué commun transmis à l’AFP, les sept avocats jugent « inacceptable d’envisager qu’il ait pu être porté atteinte » à la confidentialité « des échanges entre un avocat et son client », qui constituent « l’une des conditions cardinales des droits de la défense dans un Etat de droit ». Pour rappel, leurs clients doivent être jugés fin décembre pour des fais d’association de malfaiteurs, dégradations et séquestration en 2023 lors des « Journées d’actions contre le béton ».