L’ancien international de basket, Tony Parker, joue aujourd’hui sur un terrain juridique. Reconverti dans l’exploitation de stations de ski, l'ancien champion s’était vu refuser sa candidature à la reprise de la station de ski des Gets par le maire, qui lui-même avait candidaté, rapporte Le Parisien. Une affaire qui va se poursuivre devant les tribunaux.

En effet, le 14 octobre, Boris Duffau, le procureur de la République de Bonneville, a pris la décision de renvoyer le maire au tribunal pour « favoritisme », « prise illégale d’intérêt », « immixtion dans une fonction publique » et « concussion par dépositaire de l’autorité publique ». La conclusion d’une enquête menée par le magistrat et supervisée par les forces de l’ordre des recherches (SR) de Chambéry.

Henri Anthonioz sera jugé le 19 juin 2025 tout comme Simon Bergoend, son premier adjoint, et Kévin Fournier, le directeur général des services. La société de Tony Parker a confirmé, de son côté, avoir reçu « un appel à victime » et a annoncé son intention de se constituer partie civile lors du procès.

Les plis de l’appel d’offres ouverts en catimini

L'affaire qui va se jouer devant la justice remonte à 2023 lorsque Tony Parker, via sa société Infinity Nine Mountain (INM), se positionne pour déposer une offre de reprise de la délégation de service public pour l’exploitation de son domaine skiable. C’était sans compter le maire de la commune Henri Anthonioz et son conseil municipal qui décideront en décembre de la même année d’abandonner la procédure de marché public en cours.

Derrière cet abandon surprise, un intérêt particulier de la Ville. Selon nos confrères, les plis de l’appel d’offres auraient été ouverts en catimini avant l’heure de la décision finale, ce qui a permis au maire de découvrir l’offre de Tony Parker, seule concurrente de la société anonyme d’économie mixte la Sagets. Dont le président-directeur général n’est autre que le maire et dont l’actionnaire majoritaire est la commune.

A la suite de ces événements, l’association Anticor avait transmis en mars 2024 un signalement au procureur de Bonneville. Face aux accusations, le maire de Gets s’était défendu de « toute irrégularité », expliquant avoir autorisé l’ouverture des plis « pour savoir si elles [les offres] étaient conformes au cahier des charges », se justifiait l’élu dans Le Parisien, en février dernier.