Deux hommes ont écopé de la prison avec perpétuité, avec des peines de sûreté de 22 et 18 ans ce mardi à Limoges, comme l’avait requis l’avocat général. Ils étaient jugés depuis le 7 octobre pour les meurtres d’une mère de famille et de son voisin en juin 2021 à Nexon, en Haute-Vienne.

La cour d’assises a reconnu Abdelkader Belarbia, ex-conjoint de la jeune femme, et son complice David Malioukov coupables du meurtre de Cécilia Peroux, 33 ans, ainsi que d’une triple tentative d’homicide à l’encontre des enfants de la victime. Abdelkader Belarbia a en revanche été reconnu seul coupable du meurtre de Pierrick Berthier, 23 ans, ami et voisin venu protéger Cécilia Peroux. David Malioukov a lui été condamné pour « non-assistance à personne en danger » pour cette partie du dossier.

Trois enfants sauvés par l’aînée âgée de 13 ans

Dans la nuit du 15 au 16 juin 2021, Abdelkader Belarbia s’était rendu avec son complice au domicile de son ex-compagne, qui venait tout juste de le quitter. Après un déferlement de violences, un incendie a ensuite été allumé volontairement, alors que les trois enfants, âgés alors de cinq, huit et 13 ans, se trouvaient à l’étage. Ils ont réchappé de justesse à la mort avant l’arrivée des pompiers, grâce à la réactivité de la fille aînée.

Les deux accusés se sont rejeté la responsabilité de la mort de Cécilia Peroux, blessée par trois coups de couteau dont un mortel dans la nuque, et du déclenchement de l’incendie. Pierrick Berthier a été retrouvé mort, en chien de fusil sur le sol de la cuisine et Cécilia Peroux sur lui, sur le dos, bras et jambes écartées.

« Ils ont tué, ils sont repartis »

« Ils sont venus, ils ont tué, ils sont repartis. Tranquillement. Ils ont repris le cours de leur vie », avait asséné l’avocat général Philippe Mélia dans ses réquisitions. Selon lui, « David Malioukov a facilité la commission des faits, en empêchant Cécilia Peroux d’intervenir » lorsque Abdelkader Belarbia portait les seize coups de couteau et causait les multiples contusions à la tête de Pierrick Berthier.

« Il n’a rien fait pour empêcher le meurtre » et a participé « personnellement, volontairement, activement à l’action », a justifié le magistrat. David Malioukov était en état de « sidération » et pris d’une « lâcheté coupable », avait plaidé son avocate Me Elvina Jeanjon. « Ce soir-là, il a suivi Belarbia car il voulait fumer du cannabis. Il ne voulait pas entrer dans la maison mais il est manipulable […] Il ne pensait pas que les choses allaient prendre cette tournure. »

La défense d’Abdelkader Belarbia a regretté le mutisme de ce dernier à l’audience et rappelé qu’il « conteste formellement » avoir tué son ex-compagne et dit « s’être "senti en danger " » face au jeune voisin qui tenait alors une « arme ».

« S’il met le feu, c’est pour enlever les preuves de ce qu’il s’est passé. Est-ce pour brûler les enfants ? La réponse est non. Il n’a jamais voulu (les) tuer », a assuré Me Julie Lehut dans sa plaidoirie.