Procès des assistants du RN : Marine Le Pen « un peu refroidie » par la juge dont le ton lui semble partial
Procès du RN•Dans un entretien au « Point », Marine Le Pen évoque son actualité, entre l’affaire des assistants des eurodéputés du RN et la pression sur le gouvernement Barnier20 Minutes avec AFP
Elle partage son temps entre l’Assemblée nationale et le tribunal de Paris : Marine Le Pen, qui comparaît depuis la semaine dernière dans l’affaire des assistants des eurodéputés de son parti, affirme « percevoir » de la part de la juge un ton partial, dans un entretien au Point paru jeudi. « Cette première semaine m’a un peu refroidie. J’ai perçu de la part de la présidente (du tribunal) une tonalité de partialité », fait valoir la leader d’extrême droite.
Elle est renvoyée, aux côtés de 24 autres personnes et du RN, devant la juridiction pénale pour détournements de fonds du Parlement européen. Ils sont soupçonnés d’avoir mis en place un système de collaborateurs d’eurodéputés qui n’effectuaient des missions qu’au seul bénéfice de leur parti. Marine Le Pen encourt une amende, une peine d’emprisonnement, et surtout d’inéligibilité.
La patronne des députés du Rassemblement national à l’Assemblée considère par ailleurs que le Premier ministre, Michel Barnier, est « courtois » et « respectueux » à son endroit. En outre, sa décision de ne pas voter la motion de censure présentée mardi par la gauche a permis, de fait, le maintien du gouvernement.
« Même si ça ne préjuge en rien de sa capacité à faire changer d’orientation politique le pays. Si la forme est différente, il m’apparaît, sur le fond, dans la droite ligne de son prédécesseur », souligne-t-elle néanmoins, en affirmant que le RN n’a « aucune vocation à être alliés, mais à être l’alternance ».
« Appuyer sur le bouton »
A propos d’une éventuelle future censure, « nous savons que nous pouvons appuyer sur le bouton ; vous le savez, ils le savent, tout le monde le sait », note la triple candidate à l’Elysée, en évoquant le budget, « là où seront arrêtées les grandes orientations politiques », comme un « moment de vérité ». « La date de péremption (du gouvernement) est inscrite sur la boîte », ironise-t-elle encore, sans donner pour autant d’indication temporelle.
Tout savoir sur l'affaire des assistants parlementaires du RND’autant qu’elle interroge : « Vaut-il mieux avoir un Premier ministre sur lequel on puisse faire peser une pression politique ou être dans une opposition systématique face à un Premier ministre d’extrême gauche auprès duquel nous n’aurons aucune capacité à faire entendre les aspirations de nos onze millions d’électeurs ? » Marine Le Pen y répond dans la foulée : « Il va falloir sortir de cette situation. On peut se réjouir d’une cohabitation, pas d’un gouvernement ultraminoritaire. […] Donc, oui, il faut de nouvelles élections. » Une nouvelle dissolution de l’Assemblée ne pourra pas être prononcée avant juillet.