Colmar : Jugés pour avoir abattu un jeune Afghan après une banale histoire de bruit de scooter
cours d’assises•Quatre accusés comparaissent à partir de ce mercredi devant les assises du Haut-Rhin pour l’assassinat d’un jeune Afghan à Colmar à l’été 2022, après une banale altercation au sujet du bruit d’un scooter20 Minutes avec AFP
Les faits s’étaient produits un beau dimanche d’août en 2022, dans un quartier de Colmar. Ce jour-là, Abdul Qayyum Ahmadzai, réfugié afghan de 27 ans, en France depuis 2016, marié et père de quatre enfants, rendait visite à des amis. Après une banale histoire de bruit de scooter, des mots de trop, une rixe avait éclaté avec des jeunes du quartier. Il finissait par être tué par un tir d’une arme à feu. Une seule balle. Le crime avait fait beaucoup parler à l’été 2022. A partir de ce mercredi, quatre accusés comparaissent devant les assises du Haut-Rhin à Colmar, pour l’assassinat du jeune Afghan.
Pour rappel, cet employé du constructeur automobile Stellantis à Mulhouse, et ses amis afghans, étaient réunis au bas d’un immeuble lorsqu’ils ont été importunés par le bruit d’un scooter. Le petit groupe d’amis a alors demandé au conducteur et à son passager, deux jeunes de 17 et 18 ans, de s’éloigner.
Une seule balle tirée à une distance de 24 mètres
Selon l’ordonnance de mise en accusation, des insultes fusent, peut-être quelques coups, puis le jeune duo part… avant de revenir avec deux à cinq amis, mais aussi un pistolet pointé par l’adolescent de 17 ans en direction des Afghans. Pistolet qu’il aurait tenté en vain d’utiliser au cours de la rixe qui a éclaté. Le petit groupe s’éloigne, puis l’homme de 18 ans débloque l’arme avant de la rendre à l’adolescent de 17 ans. Celui-ci fait feu à une distance de 24 mètres, atteignant mortellement Abdul Qayyum Ahmadzai au thorax.
Une traque d’une dizaine de jours
Le pistolet, de calibre 7,65 mm, n’a jamais été retrouvé. A l’issue d’une traque d’une dizaine de jours, le tireur et son ami, ayant manipulé l’arme, sont arrêtés. Renvoyés devant la cour d’assises des mineurs du Haut-Rhin, le tireur, qui nie toute intention d’homicide et de préméditation, et celui qui a remis en service le pistolet, sont donc jugés jusqu’à vendredi pour assassinat, violences en réunion et détention illégale d’arme. Deux de leurs amis, âgés de 20 et 21 ans au moment des faits, devront répondre de complicité d’assassinat et de violences en réunion.
Tous sont en récidive. Les débats se dérouleront sous le régime de la publicité restreinte. Le mineur au moment des faits encourt vingt ans de réclusion, voire 30 ans si l’excuse de minorité est écartée. Les trois autres risquent la perpétuité.