BRAS DE FERUne asso accusant le géant Timac de polluer l’air à Saint-Malo déboutée

Saint-Malo : Une association accusant le géant Timac Agro de polluer l’air déboutée

BRAS DE FERLe tribunal administratif de Rennes a rejeté jeudi le recours déposé par l’association Osons ! qui réclamait un renforcement des mesures de contrôle des usines du fabricant d’engrais et de nutrition animale
L'usine d'engrais chimiques de la Timac Agro est implantée sur le port industriel de Saint-Malo, à deux pas des remparts de la vieille ville.
L'usine d'engrais chimiques de la Timac Agro est implantée sur le port industriel de Saint-Malo, à deux pas des remparts de la vieille ville.  - D. Meyer/AFP
Jérôme Gicquel

Jérôme Gicquel

L'essentiel

  • Un bras de fer oppose depuis plusieurs années des riverains au géant Timac Agro à Saint-Malo.
  • Ils accusent le fabricant d’engrais chimiques et de nutrition animale de polluer l’air malouin à l’ammoniac.
  • Dans cette bataille, l’association Osons ! a vu son recours rejeté jeudi par le tribunal administratif de Rennes.

Le bras de fer dure depuis des années. A Saint-Malo, un collectif de riverains se bat contre le géant Timac Agro. Réunis au sein de l’association Osons !, ils accusent le fabricant d’engrais chimiques et de nutrition animale de polluer l’air malouin à l’ammoniac. Plusieurs fois mise en demeure en raison de dépassement de seuils, cette multinationale appartenant au groupe Roullier a d’ailleurs été condamnée fin février par le pôle environnemental du tribunal judiciaire de Brest à verser 25.000 euros à chacune des trois associations de protection de l’environnement qui l’avaient attaquée.

Le 19 septembre, le combat s’est poursuivi devant le tribunal administratif de Rennes avec un recours déposé par l’association Osons ! contre les arrêtés préfectoraux encadrant les activités des usines de la Timac Agro sur le port de Saint-Malo et dans sa zone industrielle. Datant de 2021, ces documents venaient intensifier la surveillance des émissions atmosphériques, des odeurs et le suivi des stocks sur les sites.

Des preuves trop maigres selon le tribunal

Mais pas assez selon l’association qui « considère, insuffisantes et inadaptées, les obligations de rejets et de contrôles qui sont fixées à l’industriel ». « On s’est aperçus qu’aucune mesure n’est faite pour savoir si l’entreprise rejette du cadmium ou d’autres métaux dans l’eau. Que ce soit pour les eaux de lessivage ou les eaux de pluie sur les sites du port comme de la zone industrielle », indiquait ainsi l’un de ses membres à nos confrères de Ouest-France.

Dans une décision rendue jeudi 3 octobre, le tribunal administratif a finalement rejeté le recours de l’association. La justice a notamment estimé « que les changements successifs apportés par la société Timac Agro au fonctionnement de ses installations » ne constituaient pas des « modifications substantielles » et qu’il n’y avait donc pas lieu « que le préfet conditionne la poursuite de l’activité à une nouvelle procédure d’autorisation environnementale ».

Les juges ont également souligné que les requérants manquaient de preuves en affirmant que « les prescriptions imposées à l’exploitant ne suffiraient pas à prévenir les dangers et inconvénients ». Déboutée, l’association devra verser 1.500 euros à la société Timac Agro.