PROCÈSAffaire du lycée Ravel, un an de prison avec sursis requis contre un homme

Lycée Ravel à Paris : Un an de prison avec sursis requis pour des menaces de mort contre le proviseur

PROCÈSUn an de prison avec sursis a été requis contre un homme de 27 ans pour avoir menacé de mort sur Internet un proviseur parisien. Le jugement a été mis en délibéré au 18 novembre
20 Minutes avec AFP

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Une peine d’un an de prison avec sursis a été requise contre un homme de 27 ans qui avait menacé de mort sur Internet le proviseur du lycée Maurice-Ravel dans le 20e arrondissement de Paris. Le jugement a été mis en délibéré au 18 novembre. L’affaire remonte à février dernier quand le proviseur avait eu une altercation avec une élève refusant de retirer son voile islamique.

« Il ne m’apparaît pas acceptable aujourd’hui que la peur soit du côté des enseignants », a déclaré la procureure en s’adressant au prévenu. Ce dernier était jugé pour provocation publique non suivie d’effet à commettre une atteinte volontaire à la vie. Le lendemain de l’altercation, le jeune homme, A. A., avait publié un message de menace sur son compte X. « C’est une dinguerie. Faut le brûler vif, ce chien », avait-il écrit.

« Sur le coup de la colère »

Après son interpellation en mars, le prévenu avait expliqué avoir écrit son message « sur le coup de la colère », après que sa sœur lui a rapporté ce qui s’était passé dans l’établissement scolaire. « Je regrette profondément et je demande pardon », a-t-il déclaré d’une voix penaude devant le tribunal. « J’ai écrit sans réfléchir, sans penser aux conséquences que ça pourrait avoir, pour le proviseur, ses proches et sa famille ». Des répercussions dont l’ancien proviseur a parlé pour la première fois en public.

« Pendant un temps, je ne prenais plus le métro, je ne me baladais plus dans le quartier, je regardais partout comme si j’étais en danger », a déclaré Philippe Le Guillou, le proviseur. Dans son costume gris, il s’est remémoré les événements qui ont conduit à sa mise à la retraite anticipée. « Je n’ai jamais connu quelque chose d’aussi traumatisant, et pourtant j’ai géré beaucoup de choses difficiles » a poursuivi celui qui a été proviseur pendant trente ans. « Ça a gâché ma dernière année », a-t-il lâché dans un soupir, soutenu dans la salle par de nombreux collègues.

Un autre homme jugé en novembre

« C’est important de dire que, dans les établissements publics, le personnel fait respecter la laïcité mais que, quelquefois, c’est difficile et que, parfois, les gens ont peur », a rappelé Philippe Le Guillou. Dans le cadre de cette affaire, un autre homme avait également été interpellé en mars. Jugé en comparution immédiate à Lisieux (Calvados), il a été relaxé, mais le parquet a fait appel.

Un troisième homme sera jugé en novembre à Bourg-en-Bresse (Ain), également pour des menaces en ligne contre le proviseur du lycée parisien. Quant à la jeune élève qui avait refusé d’enlever son voile, elle avait déposé plainte pour violence, mais celle-ci a été classée sans suite fin mars pour « infraction insuffisamment caractérisée ».