Ce mardi, le tribunal correctionnel de Troyes a rendu son verdict concernant un pisciculteur du sud des Ardennes et son employé, rapportent nos confrères de France Bleu. Le professionnel était accusé d’avoir empoisonné un rapace protégé, extrêmement rare sur le territoire français : un pygargue à queue blanche.

Le volatile, né en Lorraine, faisait partie des 30 derniers individus de cette espèce. Badgé avec un GPS à sa naissance, son cadavre a pu être retrouvé près d’une zone d’étangs en mai dernier. L’autopsie avait révélé des traces d’un insecticide dans son estomac : du carbofuran.

« Destruction d’espèce protégée »

Cette substance, interdite en France depuis 2008, a été versée volontairement sur des cadavres de poissons par le pisciculteur. Connu par la police il était accusé de « destruction d’espèces protégées » ainsi que d'« utilisation et détention illégales de produits phytosanitaires ».

Le gérant et son employé ont écopé de peines de prison avec sursis, respectivement de huit et quatre mois. Ils devront verser 32.000 euros d’amende à l’État et plus de 5.000 euros à une dizaine d’associations de protection des animaux, parties civiles dans cette affaire. L’entreprise de pisciculture devra également s’acquitter d’une amende de 40.000 euros, dont 20.000 euros avec sursis.