PAR TOUTATIS !La construction d’un parc éolien annulé en Bretagne à cause de menhirs

Bretagne : La construction d’un parc éolien annulé à cause de menhirs

PAR TOUTATIS !Trois éoliennes devaient voir le jour à Porspoder, à proximité de sites mégalithiques
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Touche pas mon menhir ! En Bretagne, les sites mégalithiques sont sacrés. « Toucher aux menhirs, c’est comme si on touchait à nos ancêtres », nous confiaient d’ailleurs l’an dernier les auteurs du livre Mégalithes de Bretagne après le scandale provoqué par la destruction de 39 menhirs pour la construction d’un magasin de bricolage. Mais cette fois, les menhirs chers à Obélix ont gagné. Dans un arrêt rendu ce mardi, la cour administrative d’appel de Nantes vient en effet d’annuler l’autorisation de construire un parc éolien à Porspoder (Finistère) en raison de la proximité de pierres ancestrales.

Le site prévu pour construire trois éoliennes jouxte en effet « les menhirs de Kergadiou, dont l’un est dressé et l’autre couché, situés à 540 mètres de l’éolienne n° 3 », souligne la cour. « Aucun relief ni obstacle naturel ne séparent les éoliennes litigieuses de ces menhirs de granit rose, classés au titre des monuments historiques par un arrêté du 25 septembre 1883, menhirs qui constituent des marqueurs dans le paysage », note la cour, qui annule de fait l’autorisation environnementale accordée par le préfet du Finistère en 2022.

Un projet autorisé malgré plusieurs avis défavorables

Le site où devaient se dresser les éoliennes se situe également entre 1.000 et 1.750 mètres d’autres sites mégalithiques classés au titre des monuments historiques, comme le menhir de Kérouézel, les menhirs de Traon-Igou et ceux de Mesdoun, l’alignement de Saint-Denec ou encore le dolmen dit de Mezou Poulyot à Kerménou. Situé à une altitude d’une cinquantaine de mètres et à trois kilomètres de la côte, le projet aurait aussi « pour effet de générer, dans le paysage préservé et dégagé, d’importantes covisibilités », notamment avec le parc marin naturel d’Iroise, les îles d’Ouessant et de Molène, le phare du Four, la presqu’île Saint-Laurent ou la route touristique de Landunvez, selon la cour.

La justice avait été saisie d’un recours contre ce projet éolien par des riverains ainsi que par l’association pour la Protection de l’Aber Ildut et l’association Sauvegarde Paysages d’Iroise. Dans son arrêt, la juridiction rappelle que l’architecte des bâtiments de France avait émis plusieurs avis défavorables à ce projet, de même que les communes de Plourin et de Lanildut et que la commissaire enquêtrice. Cela n’avait pas empêché le préfet d’autoriser le projet par un arrêté du 28 juillet 2022.