enquetePointée du doigt par un livre, Aurore Bergé dépose plainte pour diffamation

Crèches privées : Pointée du doigt par le livre « Les Ogres », Aurore Bergé dépose plainte pour diffamation

enqueteDans un livre, un journaliste d’investigation accuse l’ancienne ministre d’avoir conclu un pacte de non-agression avec le lobby des crèches
Aurore Bergé a déposé plainte pour diffamation visant l'auteur du livre « Les Ogres », Victor Castanet.
Aurore Bergé a déposé plainte pour diffamation visant l'auteur du livre « Les Ogres », Victor Castanet. - ISA HARSIN/SIPA
T.C avec AFP

T.C avec AFP

«Je n’accepterais pas que mon nom puisse être sali et encore moins sur des accusations diffamatoires. » L’ancienne ministre de la Famille et des Solidarités, Aurore Bergé, a annoncé ce mardi sur France Info avoir déposé une plainte en diffamation visant le journaliste d’investigation Victor Castanet. Ce dernier est l’auteur du livre Les Ogres (Flammarion) dans lequel il évoque le « pacte de non-agression » qui aurait été conclu entre la députée des Yvelines et le lobby des crèches privées.

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« Le plus dur, c’est de voir mon nom sali sur des enjeux qui, pour moi, sont essentiels », a poursuivi Aurore Bergé, ajoutant avoir « changé la loi pour permettre que les grands groupes privés soient mieux contrôlés ». Elle affirme que les échanges rapportés dans l’ouvrage « ont été caviardés, modifiés, tronqués ». « Je suis extrêmement claire avec moi-même sur ces questions-là », a-t-elle ajouté.

Un « pacte de non-agression »

Dans ce livre-enquête, l’ancienne ministre est accusée d’avoir conclu un « pacte de non-agression » avec la déléguée générale de la Fédération française des entreprises de crèches (FFEC), Elsa Hervy. « Elles ont échangé de manière étroite tous les jours sur des applications sécurisées. Il y a eu une demande, à laquelle les groupes privés ont répondu, celle de ne jamais critiquer la politique gouvernementale et de soutenir la ministre », avait expliqué le journaliste d’investigation dans un entretien accordé à l’AFP.

« Aurore Bergé a fait preuve d’une forme de mansuétude vis-à-vis des acteurs privés, a transmis leurs messages lors de ses allocutions », a-t-il poursuivi. « Elle a affirmé qu’elle n’avait jamais fait passer de consignes particulières, qu’il n’y avait jamais eu d’entente – ce que contredisent les témoignages et les documents qu’on m’a transmis. »

Le journaliste maintient ses accusations

Interrogé sur BFMTV, le journaliste a maintenu ses accusations. Des témoins, a-t-il expliqué, lui ont transmis « des messages WhatsApp, des messages Telegram ». « J’ai des enregistrements, j’ai des mails… tout ce qui est rapporté dans ce livre est vérifié par des avocats. Tout cela prend beaucoup de temps pour être sûr qu’on ne puisse pas être mis en défaut », a-t-il conclu.

A la suite de la publication du livre, les députés du groupe Ecologiste et social ont demandé le lancement à l’Assemblée nationale d’une procédure pour « parjure » contre Aurore Bergé. Ils la suspectent d’avoir passé sous silence des relations avec les lobbys devant une commission d’enquête sur le modèle économique des crèches.

« En aucun cas je n’ai menti dans une commission d’enquête, en aucun cas je ne me suis parjurée dans une commission d’enquête », a réaffirmé l’ex-ministre mardi sur France Info, dénonçant des allégations « basées sur les dires d’adversaires politiques ».