La population carcérale en France a atteint un nouveau record au 1er septembre 2023, avec 78.969 détenus recensés, selon les chiffres publiés par le ministère de la Justice. Ce nombre marque une augmentation par rapport aux 78.397 détenus du mois précédent, confirmant une reprise après une légère baisse enregistrée en août.

Cette baisse, habituelle en été en raison de la diminution de l’activité judiciaire, n’a pas suffi à inverser la tendance de surpopulation qui perdure dans le pays. Le précédent record, établi en juillet 2023 avec 78.509 détenus, a ainsi été dépassé. L’une des conséquences directes de cette surpopulation est le nombre croissant de détenus contraints de dormir sur des matelas posés au sol. Ils étaient 3.609 dans cette situation début septembre, contre 2.361 à la même période l’année précédente.

Certains établissements à 200 % de surpopulation

Les établissements pénitentiaires français, conçus pour accueillir 62.014 détenus, présentent une densité carcérale moyenne de 127,3 %. Cette situation est encore plus préoccupante dans les maisons d’arrêt, où la densité atteint 153,6 %. Dans 17 établissements ou quartiers spécifiques, la surpopulation atteint même ou dépasse les 200 %.

Parmi les détenus, 20.563 sont des prévenus, en détention dans l’attente de leur jugement définitif. Au total, le nombre de personnes placées sous écrou atteint 94.906 au 1er septembre, incluant 15.937 individus placés sous bracelet électronique ou bénéficiant d’un placement à l’extérieur.

Une tendance impossible à enrayer

La France, troisième pays d’Europe en matière de surpopulation carcérale derrière Chypre et la Roumanie, peine à juguler ce phénomène malgré plusieurs mesures mises en place. L’interdiction des peines de prison de moins d’un mois, les aménagements de peine et le développement des travaux d’intérêt général n’ont pas permis d’enrayer la tendance.

Face à cette crise, l’ancien gouvernement avait planifié la construction de 18.000 nouvelles places de prison d’ici à 2027, pour porter la capacité totale à 78.000 places. Cependant, cet objectif, déjà en retard, est désormais insuffisant pour résoudre la situation actuelle, d’autant que plusieurs experts estiment que l’augmentation du nombre de places ne suffira pas à résoudre le problème de fond de la surpopulation carcérale.