Les indices jouent contre lui mais Peter Cherif reste ferme : il affirme n’avoir joué aucun rôle dans l’attentat contre Charlie Hebdo. Jugé par la cour d’assises spécialement composée depuis lundi 16 septembre pour association de malfaiteurs terroriste criminelle entre 2011 et 2018, le djihadiste était proche des frères Kouachi qui ont perpétré la fusillade au journal satirique.

« Non, je n’ai pas participé à la préparation de ces attentats avec [Chérif] Kouachi », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il n’était « pas informé » du projet des assaillants, abattus par les forces de l’ordre deux jours après la tuerie du 7 janvier 2015. « Je condamne tous les attentats et celui de Charlie Hebdo », a-t-il aussi affirmé. Un peu plus tôt, il avait assuré ne plus adhérer à l’idéologie djihadiste mais a esquivé la plupart des questions qui se faisaient plus précises.

Refus de réponse

Sur son séjour au Yémen entre 2011 et 2018 ou son rôle auprès de son ami d’enfance Chérif Kouachi, la réponse était presque toujours la même : « Je ne répondrai pas à votre question. » A l’ouverture du procès, il avait contesté tous les faits qui lui étaient reprochés. Mais mardi, il a provoqué la surprise en reconnaissant avoir été l’un des geôliers des trois humanitaires français.

Cet aveu pouvait laisser espérer aux quelque 200 parties civiles de ce dossier qu’il livre ensuite ses explications sur le volet Charlie Hebdo. Un espoir resté vain. Malgré les multiples tentatives des magistrats, des avocats de parties civiles et surtout les exhortations de la mère de Peter Cherif, qui a appelé devant la cour son fils à « donner des réponses » aux victimes, ou la venue à la barre de son ancien mentor, l’ex-prédicateur islamiste Farid Benyettou, qui se dit aujourd’hui repenti.