Rouen : 22 ans de réclusion pour le meurtre de son ex-conjointe et de son nouveau compagnon
assises•Dans la nuit du 4 au 5 février 2019, Cédric Patte avait appelé la gendarmerie pour avouer qu’il venait de tirer sur son ex-conjointe Caroline et son nouveau compagnon, des tirs qu’il a qualifié « d’accidentels »20 Minutes avec AFP
Un trentenaire a été condamné dans la nuit de vendredi à samedi à 22 ans de réclusion par la cour d'assises de Seine-Maritime, pour le meurtre de son ex-épouse et du nouveau compagnon de celle-ci en 2019. La préméditation n’a pas été retenue alors que l’avocat général François Pucheus avait requis vendredi 25 ans de réclusion pour assassinat à l’encontre de Cédric Patte, 38 ans.
Les experts n’étaient « pas catégoriques » sur l’intention de tuer, a plaidé vendredi l’avocat de la défense Me Fabien Picchiottino estimant « les apparences trompeuses et mauvaises » pour son client. « On ne juge pas sur des probabilités. »
Commande de lingerie sur une boutique en ligne
Dans la nuit du 4 au 5 février 2019, Cédric Patte avait appelé la gendarmerie pour avouer qu’il venait de tirer sur son ex-conjointe Caroline et son nouveau compagnon, des tirs qu’il qualifie « d’accidentels ». Le corps de la jeune femme avait été découvert à l’extérieur de son domicile à Eu (Seine-Maritime) et celui de son conjoint dans l’entrée de l’habitation, ainsi qu’un fusil de chasse à proximité. L’accusé et la victime, parents d’un enfant âgé de six ans au moment des faits, étaient séparés depuis octobre 2018 et en instance de divorce.
« Je reconnais avoir ramené l’arme, mais pas les faits d’assassinat », avait déclaré mardi matin à l’ouverture de son procès ce manipulateur en radiologie, détenteur d’un permis de chasse depuis l’âge de 16 ans.
Le soir des faits, suite à la découverte d’une commande de lingerie par son ex-épouse sur une boutique en ligne, il avait pris la route muni d’un fusil dans l’intention d’avoir une discussion avec son ex-femme et de se suicider devant elle.
« Il est parti de son domicile pour tuer » estime l’avocat général
Une bousculade aurait éclaté sur place, selon lui, et les coups de feu seraient partis accidentellement tandis que la jeune infirmière et son compagnon tentaient de le désarmer.
Selon l’avocat général, les propos de l’accusé, qui vivait mal cette rupture, comportaient « des variantes » durant l’enquête. « Ce corps à corps, cette rixe décrite par M. Patte avant les coups de feu est impossible selon les experts », avait ajouté le magistrat. « Non, ce n’est pas arrivé de manière accidentelle, ou par hasard, mais parce qu’il l’a voulu. M. Patte est parti de son domicile aux alentours de minuit pour tuer Caroline, pour tuer Christophe », avait-il estimé.
En moyenne, un féminicide survient tous les trois jours en France. Selon le ministère de la Justice, il y a eu 94 féminicides en 2023, contre 118 en 2022.