Ain : Une petite-fille raconte l’inceste subi par son grand-père dans une boîte aux lettres Les Papillons
violences•« Il me toucher la parti du bas et la parti du haut et aussi il métait sa partie du bas dans ma parti du bas et moi j’ai essayé de menlever mais il voulait pas », avait écrit l’enfant sur ce papier20 Minutes avec AFP
Le petit mot glissé par l’enfant victime d’un viol dans une boîte aux lettres Les Papillons à l’école lui a permis de briser le silence. La cour criminelle de Bourg-en-Bresse (Ain) juge à partir de vendredi le grand-père d’une fillette pour viol et agression sexuelle.
« Il me toucher la parti du bas et la parti du haut et aussi il métait sa partie du bas dans ma parti du bas et moi j’ai essayé de menlever mais il voulait pas », avait écrit l’enfant sur ce papier.
La particularité de cette sinistre et dramatique affaire repose sur le canal que la victime a utilisé pour dénoncer en juin 2022 ce que l’homme, de soixante ans son aîné, lui faisait subir depuis deux ans. Elle a alors 10 ans lorsqu’une boîte aux lettres de l’association Les Papillons, visant à libérer la parole des enfants victimes de violences, est installée dans son école primaire à Vonnas (Ain).
Un signalement au procureur
Le jour même, la fillette décide de se décharger de son secret. « C’était trop lourd à porter, elle souffrait beaucoup », explique l’avocate de sa famille, Me Stéphanie Garcia. « Elle s’est sentie libre à ce moment-là. » Rapidement, les psychologues de l’association, chargés de consulter les mots déposés par les enfants, font un signalement au procureur. L’enquête révèle que les faits se produisaient au domicile des grands-parents de l’enfant lorsque ceux-ci la gardaient et que la grand-mère était absente. « Sa parole était verrouillée, elle ne voulait pas parler dans le cadre familial », précise l’avocate.
En garde à vue, le grand-père, aujourd’hui âgé de 73 ans, a reconnu les attouchements sur sa petite-fille mais nié l’avoir violée. L’enquête a en outre permis d’identifier deux autres victimes, des cousines de la fillette, pour des faits d’agressions sexuelles incestueuses. Le cas de celles-ci, l’une désormais majeure, l’autre toujours mineure, constituent la seconde partie civile du dossier.
Les enfants attendent qu’on leur tende la main
Ce procès, le premier en cour criminelle issu de cette initiative, est une grande victoire pour l’association. « Il est la preuve que les enfants attendent qu’on leur tende la main », argumente son président Laurent Boyet. Selon lui, près de 10 % des messages récoltés dénoncent des faits de violences sexuelles intrafamiliales, 20 % des violences physiques, 50 % du harcèlement scolaire. Rappelons qu’un rapport de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) estime à 160.000 enfants qui sont victimes de violences sexuelles chaque année en France.