La plainte pour viol déposée par la députée de La France insoumise Ersilia Soudais avait fait grand bruit. Révélée par la presse sans le consentement de l’élue, elle mettait en lumière un crime méconnu : le viol conjugal. La députée de Seine-et-Marne accusait en effet son ex-conjoint de l’avoir violée la nuit précédent sa plainte. Le militant de La France insoumise qui partageait alors sa vie avait été placé en garde à vue en mars. Six mois plus tard, le parquet de Meaux a classé la plainte pour viol sans suite. Damien Cassé sera cependant jugé pour harcèlement moral en décembre, a précisé le procureur de Meaux Jean-Baptiste Bladier, confirmant une information du Parisien.

La députée âgée de 36 ans, réélue cet été dans la 7e circonscription de Seine-et-Marne, avait dénoncé une relation sexuelle non consentie survenue dans la nuit du 29 février au 1er mars 2024. La défense de son ex-compagnon arguait d’un rapport consenti. Une confrontation de sept heures s’était tenue au mois de mai entre les deux protagonistes, à l’issue de laquelle Damien Cassé était ressorti libre.

La difficulté d’apporter des preuves

« La justice s’était saisie de faits criminels dans ce dossier mais sans pouvoir apporter de preuves suffisantes à leur reconnaissance. Nous savons comme il est encore aujourd’hui extrêmement difficile pour nombre de femmes d’apporter les éléments probants d’un viol lors d’une relation habituelle et nous le regrettons », a déclaré Me Jade Dousselin, l’avocate de la députée.

La dernière grande étude sur le sujet des viols conjugaux remonte à 2017 : 45 % des viols dont sont victimes les femmes majeures seraient commis par leur conjoint ou ex, assurait alors l’Observatoire national des violences faites aux femmes.