Procès des viols à Mazan : « Il y a viol et viol »… Cette allégation de défense qui choque à l’audience
indéfendable•Durant le septième jour du procès des viols à Mazan, l’un des avocats de la défense a choqué l’auditoire. Gisèle Pelicot, n’a pas caché son indignationL.T.
L'essentiel
- Jusqu’au 13 décembre, la cour criminelle du Vaucluse juge 51 hommes accusés notamment de viols sur Gisèle Pélicot dans l’affaire de Mazan.
- Au septième jour d’un procès historique, l’un des avocats de la défense a voulu appuyer sa plaidoirie en différenciant « viol et viol » en appuyant davantage sur l’intention plutôt que le consentement.
- Un discours qui a choqué Gisèle Pélicot, sa fille, les parties civiles, mais également les internautes.
La définition de viol serait-elle liée à l’intention et non plus au consentement ? Au septième jour d’un procès historique, la tension est encore montée d’un cran après la déclaration d’un des avocats de plusieurs accusés dans l’affaire des viols de Mazan dont Gisèle Pélicot a été victime.
En pleine audition de Stéphane Gal, l’un des directeurs d’enquête de la police judiciaire d’Avignon, Guillaume De Palma, avocat de la défense conclut sa plaidoirie en glissant : « Il y a viol et viol et, sans intention de le commettre, il n’y a pas viol ». Une affirmation qui a provoqué choc et stupeur du côté des parties civiles et notamment la fille de Gisèle Pélicot également victime de son père Dominique Pélicot, comme le rapporte France Info. Plusieurs des hommes mis en cause affirment, selon leurs avocats, avoir cru à une mise en scène du couple et ne pas avoir su que Gisèle Pélicot était droguée alors même que le nom du groupe s’appelait « à son insu ».
Pourtant la loi est on ne peut plus claire : « Le viol est une atteinte sexuelle avec pénétration commise sans le consentement de la victime. Constitue une agression sexuelle toute atteinte sexuelle commise avec violence, contrainte, menace ou surprise ou, dans les cas prévus par la loi, commise sur un mineur par un majeur. »
Me De Palma s’est expliqué sur cette phrase à la sortie de l’audience, face aux journalistes. pic.twitter.com/wFehgseyqJ
— Juliette Campion (@JulietteCampion) September 10, 2024
« Il y a viol à partir du moment où il y a une intention coupable »…
Au sortir de la séance qui a indigné la victime principale et l’audience, l’avocat a renchéri ses propos aux micros des journalistes présents, comme le rapporte le Huffington Post : « Il y a viol et viol à partir du moment où il y a une intention coupable, à partir du moment où on arrive à rapporter la preuve du fait que la personne a commis des actes de viol avec conscience de commettre des actes de viol. Sinon il n’y a pas de viol ».
A la suite des propos de la défense, l’un des avocats de Gisèle Pélicot, Me Antoine Camus, s’est insurgé : « Ma cliente a donné à voir ce qu’est la réalité d’un viol, la cruauté avec laquelle on défend parfois un viol, ce sont les droits de la défense sur lesquels il n’y a pas à transiger, mais parfois il y a une forme de gratuité sur la violence exprimée. »
L’indignation a dépassé le palais de justice d’Avignon. Sur les réseaux sociaux, de nombreux internaute ont réagi aux propos de Me De Palma à l’heure où « la honte doit changer de camp ».
« Peut-être qu’on est en plein cauchemar collectif, on sait pas », peut-on lire sur X.
« si l’accusé n’a pas conscience que c’est un vi*l alors ce n’en est pas un » peut-être qu’on est en plein cauchemars collectif on sait pas https://t.co/irlgWxr2r0
— 𝙩𝙝𝙚 𝙙𝙖𝙧𝙠 𝙡𝙤𝙧𝙙. 💍 (@NiiightAnGeeel) September 10, 2024
« La culture du viol dans ce qu’elle fait de plus beau, retenez bien son visage. Je te viole mais comme j’avais pas l’intention de la faire, ça passe, WTF ? ! UN RAPPORT SANS CONSENTEMENT LIBRE ET ECLAIRE EST UN VIOL », s’indigne de son côté Juliana…
Le culture du viol dans ce qu'elle fait de plus beau, retenez bien son visage.
— Juliana (@Juceinthebox) September 10, 2024
Je te viole mais comme j'avais pas l'intention de la faire, ça passe, wtf ?!
UN RAPPORT SANS CONSENTEMENT LIBRE ET ECLAIRE EST UN VIOL. https://t.co/00dq7UHso9
Ce mercredi, au huitième jour, Dominique Pélicot, l’ex mari de Gisèle, devait être entendu pour la première fois lors de son procès. Absent hier déjà pour des « raisons de santé », ses avocats ont de nouveau demandé un report d’audience. Une expertise médicale devrait être faite aujourd’hui. Si son état est compatible avec sa comparution, il sera entendu demain.