cour d’assisesUne mère jugée pour des actes de torture sur son fils de 7 ans, mort ligoté

Morbihan : Une mère jugée pour des actes de torture sur son garçon, mort ligoté à 7 ans

cour d’assisesLe jeune Ikibalou avait été bâillonné et placé dans la baignoire par sa mère après avoir refusé d’aller se doucher
La cour d'assises du Morbihan, à Vannes, doit juger la mère d'un garçon de 7 ans mort en 2021 à Lorient, les mains ligotées et la bouche bâillonnée (illustration).
La cour d'assises du Morbihan, à Vannes, doit juger la mère d'un garçon de 7 ans mort en 2021 à Lorient, les mains ligotées et la bouche bâillonnée (illustration).  - Street View
Camille Allain

C. A.

C’était il y a un peu plus de trois ans et demi. Dans un appartement de la rue Gabriel-Fauré, à Lorient (Morbihan), le petit Ikibalou perdait la vie à l’âge de 7 ans dans des conditions particulièrement sordides. Sa mère, une femme originaire des Comores élevant seule ses trois enfants, avait été entendue et avait reconnu les sévices imposés à son fils, qui avait refusé d’aller se doucher. Trois ans et demi après le drame, la mère doit répondre de ses actes devant la cour d’assises du Morbihan, à Vannes. Elle tentera d’expliquer pourquoi elle a ligoté les poignets de son fils avant de la bâillonner et de le mettre dans la baignoire, provoquant la mort du garçon par asphyxie.

Âgée de 41 ans, la mère de famille vivait seule dans cet appartement du quartier nord de Lorient. Elle y élevait trois enfants, dont le petit Ikibalou. Ce jour de février 2021, l’enfant avait quitté le logement sans avoir prévenu sa mère.

Un bâillon dans la bouche, les mains ligotées

A son retour, la maman aurait demandé à son fils qu’il se lave, ce qu’il aurait refusé de faire. Face à cette situation, la mère « aurait alors ligoté les mains et les pieds de l’enfant et lui aurait placé un bâillon dans la bouche, avant de le traîner dans la salle de bains », précisait le parquet au moment des faits. Selon le rapport d’autopsie, le garçon serait mort « des suites d’une asphyxie modérée ».

Ce mardi et pendant quatre jours, la mère de l’enfant sera jugée seule. La qualification d’homicide volontaire (meurtre) avait un temps été retenue. En détention provisoire depuis les faits, la mère sera finalement jugée pour « actes de torture et de barbarie ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Une qualification que son avocat entend contester devant les jurés de la cour d’assises. « Elle ne prenait pas de plaisir à faire souffrir », a confié Me Pierre-Yves Launay à nos confrères de Ouest-France.

Une crise d’épilepsie comme excuse

Aux enquêteurs, la mère avait déclaré que son fils était « en crise » et qu’elle avait dû l’immobiliser pour le laver. Elle avait justifié l’usage d’un bâillon par la nécessité de prévenir « une crise d’épilepsie », précisent nos confrères.