« manipulateur »Face à son ex-femme, Dominique Pélicot va parler sur la décennie de viols

Procès des viols de Mazan : Face à son ex-femme, Dominique Pélicot va prendre la parole sur la décennie de l’horreur

« manipulateur »Les experts ont mis en garde sur les propos que pourrait tenir ce mardi Dominique Pélicot car « même s’il faisait des excuses », il « n’a aucune propension à la sincérité »
Gisèle Pélicot arrivant au tribunal d'Avignon, le 5 septembre 2024.
Gisèle Pélicot arrivant au tribunal d'Avignon, le 5 septembre 2024. - Lewis Joly/AP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

C’est une prise de parole particulièrement attendue au procès des viols de Mazan. Accusé d’avoir drogué, violé et fait violer son épouse par des dizaines d’hommes recrutés sur Internet, Dominique Pélicot doit s’exprimer ce mardi à Avignon, pour la première fois depuis l’ouverture de son procès. Si son état de santé le permet.

« Depuis le début, il me dit qu’il attend ce procès. Depuis le début, il me dit qu’il s’expliquera », a répété lundi son conseil, Me Béatrice Zavarro, lors d’une interruption d’audience, au sixième jour de ce procès ouvert le 2 septembre devant la cour criminelle de Vaucluse et prévu pour durer quatre mois.

Selon son avocate, « il ne compte pas fuir »

« C’est la première chose qu’il m’a dite ce matin, qu’il tenait absolument à être là demain, qu’il ne compte pas fuir », a insisté l’avocate du septuagénaire, exempté d’audience lundi en raison de douleurs intestinales. « Il s’expliquera sur les raisons pour lesquelles il a fait ça. Il s’expliquera, il se justifiera, si encore il fallait une justification à (ce qu’il a fait), parce que c’est impardonnable », avait déclaré la semaine dernière Me Zavarro.

Dominique Pélicot, qui suivait jusque-là les débats sans réagir, parfois tassé sur lui-même, devrait être entendu à partir de 16 heures. Et son interrogatoire pourrait durer jusqu’à tard mardi soir, tant la cour, les conseils des parties civiles et ceux de ses 50 coaccusés auront de questions à lui poser. Si nécessaire, son audition pourrait se poursuivre mercredi, a précisé le président de la cour Roger Arata.

Un « manipulateur »

De leur côté, les experts entendus lundi ont d’ores et déjà mis en garde sur les propos que pourrait tenir ce « manipulateur » : « Même s’il faisait des excuses, le problème c’est qu’il est clivé, avec une empathie à zéro », a ainsi prévenu le Dr Paul Bensussan, psychiatre. « On ne peut pas compter sur monsieur Pélicot, il ment, se contredit » et « s’adapte au fur et à mesure », « il n’y a aucune propension à la sincérité » chez lui, a-t-il insisté.

Avant que le principal accusé prenne la parole, la cour criminelle devrait d’abord entendre dans la matinée Stéphan Gal, le second directeur d’enquête de ce dossier hors norme avec Jérémie Bosse Platière, auditionné lui la semaine dernière. Puis ce devrait être le tour de l’expert informatique, qui avait été chargé de fouiller les ordinateurs, disques durs, téléphones et autres clefs USB du principal accusé, dans lesquels avaient été retrouvés les milliers de photos et vidéos des viols de Gisèle Pélicot, dont il est désormais officiellement divorcé depuis le 22 août.

Notre dossier sur l'Affaire des viols de Mazan

Les auditions de ses deux fils David et Florian, de son gendre Pierre P., et de son frère, Joël Pélicot, médecin généraliste à la retraite, initialement prévues lundi après-midi, n’ont pas encore été reprogrammées.