Seine et marneUne enquête ouverte après la mort d’un homme incarcéré par erreur

« Avant, il n’était pas mourant »… Après la mort en prison d’un homme incarcéré par erreur, une enquête a été ouverte

Seine et marneUne information judiciaire a été ouverte après le décès en prison d’un homme victime d’une erreur du parquet
Une information judiciaire a été ouverte lundi 9 septembre après le décès d'un détenu à la prison de Meaux. (illustration)
Une information judiciaire a été ouverte lundi 9 septembre après le décès d'un détenu à la prison de Meaux. (illustration) - B.Guay/AFP
Achille Dupas

A.D.

Les circonstances du décès restent encore floues. Une enquête a été ouverte ce lundi après la mort d’un détenu maintenu en prison par erreur, selon les informations de nos confrères du Monde.

Assane Gueyne est décédé dans sa cellule de la prison de Meaux le 17 août. Condamné pour des faits de violences et d’agressions sexuelles la veille, il avait pourtant bénéficié d’un sursis probatoire, et n’aurait donc pas dû retourner en détention.

Pourtant, la fiche pénale rédigée par la substitut du procureur transmise à l’administration de la prison indiquait seulement deux ans avec sursis. Une erreur que la magistrate reconnaît et « assume », selon le procureur de Meaux.

Les agents pénitentiaires intervenus

C’est le samedi que l’homme avait été retrouvé dans « un grand état d’excitation » et tenant « des propos incohérents » selon le parquet de Meaux, justifiant l’intervention des agents pénitentiaires dans le but de le transférer en cellule de protection d’urgence (CPROU). Ce type de cellule est réservé aux détenus présentant un risque suicidaire imminent.

Le surveillant secrétaire local CGT-Pénitentiaire dément tout comportement inapproprié de ses collègues auprès du Monde. « Les agents l’ont maîtrisé par des gestes professionnels, sans aucune violence. Ils lui ont mis les bras dans le dos pour pouvoir le menotter. […] Il a été amené au sol proprement, sans choc, sans impact. Quelques secondes après, décision a été prise de le remettre debout pour faire un mouvement vers la CPROU, et on s’est rendu compte que, malheureusement, il était inconscient. » L’homme n’a pas pu être réanimé.

« Avant, il n’était pas mourant »

Cette version ne convainc pas la famille du défunt. « On nous dit qu’il n’a jamais évoqué le fait qu’il n’avait rien à faire en prison et qu’il devait être libéré. Je n’y crois pas une seule seconde », explique au quotidien l’avocat de la famille.

« Il savait qu’il était enfermé illégalement, c’est pour ça qu’il s’est énervé, et les agents pénitentiaires ont dû l’immobiliser tellement fort qu’ils l’ont étouffé, développe Aïta Gueye, sœur du défunt. Pour eux, tout s’est fait dans les règles. Sauf que mon frère est quand même décédé après leur intervention. Avant, il n’était pas mourant. » Les enregistrements des caméras présentent dans la cellule permettront d’éclaircir les circonstances du drame.