décennie de l’horreurLa vie de Dominique Pélicot analysée ce lundi avant sa prise de parole

Procès des viols de Mazan : Face à son ex-femme, la vie de Dominique Pélicot analysée ce lundi avant sa prise de parole

décennie de l’horreurDes experts vont dresser un portrait psychologique et psychiatrique de Dominique Pélicot, avant ses premières explications sur les viols de Gisèle Pélicot
Gisèle Pélicot, arrivant avec ses enfants au tribunal d'Avignon le 5 septembre 2024.
Gisèle Pélicot, arrivant avec ses enfants au tribunal d'Avignon le 5 septembre 2024. - Lewis Joly/AP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le procès d’une décennie d’horreurs entre ce lundi dans sa deuxième semaine. Après avoir écouté les victimes, le tribunal d’Avignon qui juge l’affaire des viols de Mazan va désormais se tourner vers les 51 accusés, en commençant par le mari, Dominique Pélicot, le « chef d’orchestre » des violences sexuelles commises sur son épouse.

Violeur la nuit mais grand-père attentionné le jour, décrit comme un « super mec » par son épouse, juste avant que celle-ci apprenne l’horreur des faits, à l’automne 2020 : c’est d’abord un portrait psychologique et psychiatrique de cet homme de 71 ans qui va être dressé lundi, par quatre experts, devant la cour criminelle du Vaucluse.

Dr Jekyll et Mr Hyde, selon un expert

Cette personnalité « à double facette » de « pervers manipulateur », décrit comme le « chef d’orchestre des viols » par un coaccusé, avait déjà été esquissée par un premier expert vendredi, quand celui-ci avait évoqué Dr Jekyll et Mr Hyde.

Lundi, d’autres membres de la famille Pélicot vont aussi apporter leurs témoignages, pour décrire ce septuagénaire qui a recruté des dizaines d’hommes sur Internet, de juillet 2011 à octobre 2020, pour venir violer son épouse, qu’il droguait aux anxiolytiques. Les faits se sont principalement déroulés à Mazan, petite commune du Vaucluse où le couple avait déménagé début 2013.

Parmi les personnes entendues, David et Florian Pélicot, les deux fils du couple, mais aussi Pierre P., le gendre, ou encore Joël Pélicot, le frère du principal accusé, médecin généraliste à la retraite. Le seul témoin de personnalité appelé lundi à la demande de l’accusé sera Ginette Pélicot, sa demi-sœur.

Un couple désormais officiellement divorcé

Gisèle Pélicot, 71 ans, la victime principale, avait livré son émouvant témoignage jeudi, sans jamais jeter un regard vers son ex-mari, dont elle est désormais officiellement divorcée. Elle devrait revenir à la barre mercredi matin. Sa fille Caroline et ses deux belles filles, Céline et Aurore, ont été entendues vendredi. Les trois avaient été prises en photo nues, à leur insu, par leur père et beau-père, et des photomontages sexuels d’elles avaient ensuite été diffusés sur les réseaux sociaux.

Si le programme prévisionnel de ce procès est respecté, Dominique Pélicot devrait livrer ses premières explications mardi après-midi, depuis le box où se trouvent les 18 accusés détenus (32 autres comparaissent libres, le 51e est en fuite et sous mandat d’arrêt).

A partir de mercredi après-midi, la cour devrait ensuite aborder les autres accusés, 50 hommes âgés de 26 à 74 ans. Comme Dominique Pélicot, ils risquent pour la plupart 20 ans de réclusion criminelle, pour viols aggravés.