HOMICIDELe policier qui avait tué un automobiliste en Seine-Saint-Denis sera jugé

Seine-Saint-Denis : Le policier qui avait tué un automobiliste en 2022 sera bien jugé

HOMICIDEJean-Paul Benjamin avait été tué par balle le 26 mars 2022 à Aulnay-sous-Bois
Le policier qui sera jugé faisait partie de l'équipe de la BAC d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
Le policier qui sera jugé faisait partie de l'équipe de la BAC d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). - SYSPEO
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Il comparaîtra pour violences volontaires ayant entraîné la mort. Le policier accusé de la mort de Jean-Paul Benjamin, un automobiliste tué par balle à Aulnay-sous-Bois en 2022, sera jugé devant la cour criminelle départementale de Seine-Saint-Denis. Dans leur ordonnance de mise en accusation, les juges d’instruction chargés de l’enquête ont exclu la légitime défense invoquée par l’agent de 35 ans car ce dernier ne se trouvait pas sur la trajectoire du fourgon conduit par la victime lorsqu’il a redémarré.

« En l’absence d’élément de danger immédiat, l’usage d’une arme en direction du conducteur n’est pas absolument nécessaire et est surtout disproportionné face au simple risque de fuite d’une personne soupçonnée du vol d’un bien », est-il écrit dans l’ordonnance en date du 29 août.

La victime n’avait pas un comportement dangereux

Le drame s’était déroulé le 26 mars 2022. A la tête d’une société de transport de marchandises et en conflit avec un intermédiaire de la multinationale Amazon pour des factures impayées, Jean-Paul Benjamin avait ce jour-là subtilisé une camionnette pleine de colis à des livreurs. Une équipe de la BAC d’Aulnay-sous-Bois avait alors repéré le véhicule sur l’avenue Suzanne Lenglen. L’un des policiers de l’équipage était sorti de la voiture et s’était dirigé vers le camion.

En quelques secondes, le brigadier s’était placé à la hauteur de la portière conducteur de la fourgonnette avant de reculer lorsque le véhicule avait redémarré puis de tirer. La balle avait percé la carcasse du véhicule, perforé l’omoplate de Jean-Paul Benjamin, traversé plusieurs organes vitaux et s’était logée dans le foie. Victime d’une hémorragie interne, il était décédé quelques heures plus tard à l’hôpital.

Durant l’instruction, le brigadier avait indiqué avoir agi en état de légitime défense car il craignait selon lui pour sa vie et celles des piétons. D’après l’enquête basée sur les images de vidéosurveillance et les témoignages, Jean-Paul Benjamin n’avait pourtant pas eu de comportement dangereux pour les piétons et automobilistes.