Dieselgate : Neuf ans après l’affaire, l’ancien patron de Volkswagen jugé à partir de mardi
Duperie•En 2015, le premier constructeur allemand avait reconnu avoir truqué 11 millions de voitures pour qu’elles affichent des niveaux d’émission d’oxydes d’azote inférieurs à la réalité20 Minutes avec AFP
Neuf ans après, la justice va passer. L’ancien PDG de Volkswagen, Martin Winterkorn, doit être jugé ce mardi pour son rôle dans le scandale du « dieselgate ». Cette affaire a éclaté en 2015, quand le premier constructeur allemand a reconnu avoir truqué 11 millions de voitures pour qu’elles affichent des niveaux d’émission d’oxydes d’azote inférieurs à la réalité.
Martin Winterkorn, 76 ans, PDG entre 2007 et 2015, a été mis en examen dans ce dossier et renvoyé devant la justice qui a cependant reporté à plusieurs reprises la comparution en raison de l’état de santé de l’ancien patron et de la pandémie de Covid-19.
Une facture de 30 milliards
Le tribunal régional de Brunswick (nord de l'Allemagne) a indiqué qu’il avait décidé de programmer l’ouverture de son procès le 3 septembre, en combinant deux procédures visant Martin Winterkorn, l’une pour fraude en bande organisée et faux témoignage, l’autre pour manipulation de marché.
Pour ce procès-fleuve, 89 audiences ont d’ores et déjà été programmées jusqu’en septembre 2025, a indiqué le tribunal. Volkswagen a aujourd’hui tiré un trait sur une grande partie du scandale mondial du dieselgate qui a sérieusement entaché sa réputation et lui a valu une facture dépassant les 30 milliards d’euros, dont le plus gros a été payé aux Etats-Unis.
Une condamnation en 2023
Martin Winterkorn a de son côté accepté de payer 11,2 millions d’euros à son ancien employeur, qui lui a réclamé des dommages et intérêts, dans le cadre d’un accord à l’amiable entre le groupe et plusieurs ex-dirigeants. Sur le plan pénal, le principal dirigeant de Volkswagen à avoir été jugé dans l’affaire des moteurs diesel truqués est l’ancien PDG d’Audi : Rupert Stadler a été condamné en juin 2023 à une peine de prison avec sursis ainsi qu’à une amende de 1,1 million d’euros pour ne pas avoir interrompu la commercialisation des logiciels alors qu’il était au courant de leur caractère frauduleux.
Après avoir contesté toute responsabilité pendant plusieurs années, il avait fait des aveux tardifs sur le délit de fraude par omission qui lui était reproché durant son procès, évitant une peine plus lourde. Un autre procès pour fraude est en cours depuis 2021 contre quatre anciens responsables de Volkswagen, accusés de fraude devant le tribunal de Brunswick, non loin du siège historique du constructeur.