Val-d’Oise : Peine de prison avec sursis pour deux policiers coupables de violences envers un jeune de 19 ans
violences policières•Lors de son interpellation, un jeune a reçu des coups de poing, de pied et de taser. Les deux policiers ont été condamnés à six et huit mois de prison avec sursis20 Minutes avec AFP
Gérald Darmanin peut bien s’étouffer en entendant parler de violences policières, il n’empêche que la justice a reconnu coupables deux policiers d’avoir porté coups de poing et coup de pied sur un jeune homme de 19 ans. Des faits commis en 2021, dans le Val-d’Oise.
L’un des deux policiers a écopé de huit mois de prison avec sursis simple avec interdiction d’exercer sur la voie publique pendant un an. L’autre a été condamné à six mois de prison avec sursis. Un troisième fonctionnaire, également poursuivi pour violences, a été relaxé au bénéfice du doute. Les deux autres membres de l’équipage, qui comparaissaient pour s’être abstenus d’avoir empêché les violences, ont été relaxés.
40 minutes d’intervention violente
Fin juin, le procès avait été marqué par l’omerta et les déclarations allusives. L’instruction avait d’ailleurs connu un basculement grâce au témoignage d’un des fonctionnaires, ostracisé depuis. En janvier 2021, les cinq membres du groupe de sécurité de proximité du commissariat d’Argenteuil sont en patrouille dans un quartier plutôt calme de Cormeilles-en-Parisis.
Lors d’un contrôle dans les parties communes d’un immeuble, ils découvrent dans un téléphone la photo privée d’un collègue en bas résille. Depuis quelques jours, celle-ci circule sur les réseaux sociaux. La situation se tend.
Pendant l’intervention de 40 minutes, « il y a eu deux coups de poing, des coups de pied au niveau du genou et des coups de taser… une quinzaine », avait décrit lors du procès le jeune homme, âgé de 19 ans à l’époque des faits, assurant ne pas s’être débattu, tétanisé par la peur. Les examens médicaux constateront de multiples hématomes et contusions au niveau du visage et de la jambe gauche, ainsi que des retentissements psychologiques.
« Sans aucun motif »
A l’audience, les trois fonctionnaires ont réfuté les coups. Le chef du groupe, détenteur du pistolet à impulsion électrique, a expliqué ne l’avoir utilisé qu’une seule fois « en mode contact » – directement sur le jeune homme – et le reste en mode dissuasif (un déclenchement du bruit). L’analyse de l’arme a fait état de 27 déclenchements, 26 d’une seconde et un de cinq secondes.
Un fonctionnaire « a mis un coup de poing », un autre « plusieurs coups de taser sans aucun motif », avait pourtant déclaré en audition leur collègue, tout en craignant une mise au ban après son témoignage. Depuis, il a été mis en détachement de la police à sa demande et a déménagé dans une autre région.