Six ans aprèsProcès requis contre 9 CRS après des violences contre des « gilets jaunes »

Gilets jaunes : Procès requis contre 9 CRS après des violences dans un Burger King en 2018

Six ans aprèsAu moins quatre manifestants et un journaliste sont reconnus comme victimes dans cette affaire emblématique de la violence policière
20 Minutes avec AFP

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Six ans après les faits, c’est presque le procès du maintien de l’ordre, et des violences policières en manifestation, qui pourrait s’ouvrir prochainement. Le parquet de Paris a requis mercredi un procès contre neuf CRS soupçonnés de violences volontaires aggravées sur au moins quatre « gilets jaunes » et un journaliste dans un restaurant Burger King près des Champs-Elysées fin 2018, a appris ce jeudi l’AFP de source proche du dossier.

Le parquet a relevé que certains CRS « munis de leur matraque et de leur bouclier » avaient frappé « à plusieurs reprises les manifestants non hostiles » qui s’étaient « réfugiés » dans le restaurant Burger King lors de l’acte III des manifestations des « gilets jaunes », d’après le réquisitoire définitif. Ces manifestants violentés « se trouvaient au sol » ou « tentaient de sortir les mains en l’air », a souligné le ministère public, qui a ouvert une information judiciaire en mai 2019.

Quand Emmanuel Macron niait les violences policières

Le ministère public a requis un procès devant le tribunal correctionnel pour violences volontaires aggravées par personne dépositaire de l’autorité publique. Les violences imputées à six d’entre eux ont notamment entraîné une incapacité totale de travail (ITT) inférieure ou égale à huit jours chez les parties civiles. Leur avocat, Laurent-Franck Lienard, n’a pu être joint dans l’immédiat. Les investigations, confiées à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), ont permis le décryptage de nombreuses vidéos, notamment de vidéo-surveillance du restaurant. Il revient désormais à la juge d’instruction de trancher sur la tenue d’un procès ou non.

A l’époque des faits, « les violences policières n’existaient pas pour Emmanuel Macron », a taclé Arié Alimi, avocat de deux manifestants blessés. « Il est désormais probable que neuf CRS soient renvoyés devant le tribunal », s’est-il félicité. L’avocat, qui représente de nombreuses parties civiles dans des dossiers d’accusations de violences policières, a prédit que « la multitude de procédures à venir permettra à la population de prendre conscience du drame vécu par toutes les victimes ».

Tout au long de l’enquête, les suspects et leur commandant, qui échappe lui aux poursuites car placé sous le statut de témoin assisté, ont présenté leur intervention comme indissociable du chaos de l’acte III des « gilets jaunes », avec notamment à Paris des violences ou encore d’importantes dégradations à l’Arc de Triomphe.