PoursuitesUne trentaine de femmes s’ajoutent à la plainte sur les implants vaginaux

Implants vaginaux : Une trentaine de femmes s’ajoutent à la plainte

PoursuitesPrès de 120 femmes ont désormais porté plainte en France après la pose d’implants vaginaux
Illustration d'un palais de justice.
Illustration d'un palais de justice. - J. Diesnis / Agence Maxele Presse / Agence Maxele Presse
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Elles souffrent d’importants effets secondaires après la pose d’implants vaginaux. Une trentaine de femmes ont déposé plainte le 8 juillet dans le cadre de l’enquête menée à Paris pour tromperie aggravée et blessures involontaires, a-t-on appris lundi auprès de leurs avocates.

Plusieurs dizaines de patientes ont déjà saisi la justice depuis 2020, et une grande partie d’entre elles ont été entendues par les enquêteurs, selon leurs avocates.

« Nous nous réjouissons pour les plaignantes de l’avancée de l’enquête. Mais des femmes continuent à nous contacter (…) ce qui montre que l’ampleur du problème est sans doute encore sous-évaluée », ont réagi Mes Dorothée Bisaccia-Bernstein, Laure Heinich, Hélène Patte et Amandine Sbidian, qui représentent désormais plus d’une centaine de plaignantes.

Celles-ci dénoncent des effets secondaires graves liés à la pose de bandelettes sous-urétrales et de prothèses de renfort pelvien, posées par voie vaginale ou abdominale.

Depuis avril 2021, une enquête préliminaire est en cours pour tromperie aggravée et blessures involontaires au pôle santé publique du tribunal judiciaire de Paris, confiée à l’Office de lutte contre les atteintes à la santé publique (OCLAESP).

Le parquet dénombre « 114 signalements »

A ce stade, le parquet a été destinataire de « 114 signalements de personnes déclarant avoir subi des désagréments significatifs à la suite de la pose d’implants vaginaux de marques différentes et par des praticiens différents », a confirmé lundi le parquet de Paris.

Ces dispositifs médicaux, développés depuis la fin des années 1990, sont destinés au traitement de l’incontinence urinaire et des prolapsus (descente) des organes pelviens.

Les plaignantes soutiennent que les laboratoires ont sciemment minimisé voire dissimulé les risques de leurs dispositifs contenant du polypropylène, notamment les difficultés – même l’impossibilité – de les enlever. Parmi les effets indésirables : incontinence, infections, saignements, lésions, douleurs chroniques.

Des procédures ont été menées dans le monde anglo-saxon et plusieurs laboratoires ont payé de lourdes amendes, notamment aux Etats-Unis, pour solder les poursuites.

Aux Etats-Unis, les prothèses posées par voie vaginale ont été classifiées à « haut risque » en 2016 et interdites en 2019. En France, la pose des implants pour le prolapsus par voie vaginale est suspendue depuis 2019. Ceux posés par voie abdominale et certaines bandelettes sous-urétrales sont toujours autorisés et leur pose est désormais encadrée.

« On se bat pour toutes ces femmes, pour que ces bandelettes soient interdites », a rappelé Anne-Laure Castelli, l’une des plaignantes qui a lancé le collectif « Balance ta bandelette » – qui regroupe plus de 1.000 personnes – estimant que le taux de complication lié à ces dispositifs demeure sous-évalué en France.