Violences sexuelles dans l’Eglise : La communauté de l’Emmanuel assignée en justice par deux victimes de viol
convocation au tribunal•Deux fidèles qui accusent un prêtre de viols estiment que la communauté « a engagé sa responsabilité civile vis-à-vis d’elles »20 Minutes
La communauté de l’Emmanuel est puissante au sein de l’Eglise catholique. Elle est éclaboussée par des accusations de viols visant le prêtre Benoit Moulay, faisant également partie de l’Emmanuel. Une des victimes l’a assigné en justice devant le tribunal de Nanterre, vendredi 19 juillet. Une deuxième assignation, de la part d’une seconde femme, devrait suivre.
Ces deux fidèles estiment que la communauté « a engagé sa responsabilité civile vis-à-vis d’elles », explique le communiqué publié par leur avocat, Aymeric de Bézenac. Si le prêtre a depuis été renvoyé de l’état clérical, « elles entendent obtenir réparation des préjudices qu’elles estiment avoir été causés par ses multiples défaillances dans le cadre de la formation de l’ordination et du suivi de monsieur Moulay en dépit de nombreuses alertes émises à tous les niveaux », développe le conseil. Il précise qu’une audience est prévue le 7 octobre prochain.
Bataille de communiqué
Cette communauté très réputée aurait couvert le prêtre et ses agissements, d’une part, mais aussi fait la sourde oreille quant aux réclamations d’une des deux victimes, comme le racontait la journaliste Natalia Trouiller sur X en janvier. Une version contredite dans un communiqué publié dans la foulée sur le site de la communauté de l’Emmanuel qui se défend et affirme qu’elle est « pleinement disponible en cas de saisine de la justice et qu’elle reste toujours ouverte au dialogue ».
Ce n’est pas la première fois que l’Emmanuel se retrouve au cœur d’accusations. Un prêtre retraité de la communauté a été mis en examen fin avril par une juge d’instruction de Tours pour « viols par personne abusant de l’autorité que lui confère sa fonction » sur deux femmes.