Abus sexuels dans l’Eglise : Un pédocriminel agressé enfant par un prêtre se fait indemniser
Justice•Un homme condamné pour pédocriminalité a été indemnisé par une instance de l’Eglise pour des abus sexuels commis par un prêtre déjà sanctionné par la justice20 Minutes avec AFP
L’instance de réparation envers les victimes de pédocriminalité dans l’Église a indemnisé un homme condamné pour pédocriminalité, qui avait été agressé sexuellement par un prêtre quand il était enfant.
Aujourd’hui âgé de 73 ans, Jean-Yves Schmitt a été agressé sexuellement par un prêtre, Félix Hutin, entre l’âge de 12 et 15 ans dans un lycée de Bourg-en-Bresse dans les années 60 avant d’être condamné pour pédocriminalité à plusieurs reprises par la suite.
« Des violences graves et durables »
Les faits étant prescrits pénalement, le prêtre a lui été condamné au civil en juillet 2015 par le juge de proximité de Nantua, pour les agressions commises sur le plaignant. « Les conséquences » des violences infligées par l’aumônier, « ont été graves et durables », a qualifié l’Inirr (Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation créée par l’Eglise) dans une lettre dont des extraits ont été publiés par Le Parisien. « Ces violences, continue la lettre, dont [M. Schmitt] été victime, ont eu un retentissement psychologique tant dans [sa] vie intime que dans [ses] relations familiales et [son] épanouissement professionnel. »
« Le comportement du prêtre et son emprise sur [son] corps et [son] esprit ont créé une sorte d’addiction qui a bouleversé [ses] repères et [l'] a laissé exposé à des désirs impossibles à assumer », appuie encore l’instance. « Ceux-ci [l'] ont conduit à des actes de violences, à franchir des interdits et à de lourdes sanctions judiciaires qui ont transformé la vie professionnelle, personnelle et familiale [de M. Schmitt]. »
Face à ce constat, l’instance, qui avait été saisie par l’intéressé, lui accorde la « reconnaissance » de ce qu’il a « subi » et lui « accorde une réparation financière de 60.000 euros ». « Cela ne me rendra pas mes années perdues ni mes petits-enfants que je n’ai pas vus depuis leur naissance, mais c’est mieux que rien », réagit Jean-Yves Schmitt, jugeant la reconnaissance de son statut de victime « importante ».
Plus d'infos sur les scandales dans l'Eglise« Je comprends que cela prête à confusion, l’idée que l’on indemnise » un pédocriminel, ajoute-t-il. « Mais il faut comprendre que tout vient du fait que j’ai été victime : si je ne l’avais pas été, je n’aurais pas été prédateur. »
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