Six mois avec sursis requis contre deux policiers pour des injures racistes

Angoulême : « On n’aime pas les bougnoules », deux policiers jugés pour des injures racistes et une gifle sur un suspect

audienceLe 25 janvier au commissariat d’Angoulême, l’audition d’un gardé à vue a dégénéré en coups et insultes racistes, le tout filmé à l’insu des policiers par une de leur caméra piéton. Six mois de prison avec sursis ont été requis contre eux ce mardi
Elsa Provenzano

E.P.

Des propos qui abîment l’image de la police, a souligné le tribunal au cours d’une audience, ce mardi, de deux policiers jugés pour violences et injures racistes. Le 25 janvier, trois individus sont conduits au commissariat d’Angoulême après la suspicion d’une agression sexuelle dans un TGV.

« Y’a pas de caméra, vous allez me frapper » aurait lancé un des suspects pendant sa garde à vue « Oui on va te frapper, on n’aime pas les bougnoules » aurait rétorqué un des policiers. La scène est captée par la caméra piéton, involontairement allumée en salle de fouille, d’un des deux agents.

Délibéré le 4 juillet

Le gardé à vue reçoit aussi « une forte gifle », ce que confirme l’un des policiers mis en cause et jugé avec son collègue ce mardi. Six mois de prison avec sursis ont été requis contre eux, assortis d’un an d’interdiction d’exercer pour l’auteur de la gifle. La victime n’a pas porté plainte, rapporte Mediapart. Mais deux associations, le Mrap et SOS Racisme, se sont constituées parties civiles.

Pour sa défense, l’auteur de la gifle explique à la barre qu’il était à bout et que c’est tombé sur ce suspect-là. Il assure que c’était la première fois. Le président s’étonne de son peu de chance, que cela arrive quand il est filmé à son insu. Leurs avocats ont mis en avant leurs carrières jusque-là sans accroc. Le délibéré sera rendu le 4 juillet.