Landes : Une mère jugée en 2025 pour l’empoisonnement de ses filles, dont l’une mortellement
justice•L’émission « Sept à Huit » de TF1 est revenue ce dimanche sur l’affaire de la mort d’Enéa, le 13 novembre 2019. Sa mère est soupçonnée de l’avoir empoisonné, elle et sa sœur cadette. Elle sera jugée en 2025, aux assises de DaxE.P.
L'essentiel
- Une mère est accusée d’avoir empoisonné ses deux filles, notamment avec du propanolol, entraînant le décès de l’aînée, Enéa, âgée de 18 ans ; elle sera jugée en 2025.
- La santé mentale de l’accusée est remise en question, un psychiatre avançant l’hypothèse qu’elle voulait « démontrer qu’elle était victime de son conjoint ».
- L’accusée est aussi poursuivie pour avoir essayé de trouver de l’aide auprès de ses codétenues afin d’éliminer son ex-mari.
A 18 ans, Enéa est décédée au CHU de Dax, dans les Landes, après une crise de convulsions le 13 novembre 2019. L’autopsie a démontré qu’elle avait absorbé 50 cachets de propanolol, un bêtabloquant réservé aux patients atteints d’une pathologie cardiaque. Sa mère, Maylis Daubon, en détention provisoire, sera jugée en 2025 pour l’empoisonnement de ses filles, les analyses montrant que la cadette avait elle aussi absorbé ces substances.
L’émission « Sept à Huit » est revenue sur cette affaire ce dimanche. Alors que son entourage décrit l’accusée comme manipulatrice, affabulatrice et haineuse vis-à-vis de Yannick Reverdy, son ex-compagnon et père de ses filles, elle continue d’affirmer qu’elle n’y est pour rien et que sa fille était très dépressive. Le téléphone de la jeune fille n’a pas été retrouvé lors de la perquisition, ce qui n’a pas permis d’étayer cette version. La victime avait fait part de son intention de quitter le domicile familial, ce qui aurait pu troubler particulièrement sa mère.
La santé mentale de l’accusée en jeu
Un an avant le décès d’Enéa, une psychologue de l’aide sociale à l’enfance a émis l’hypothèse d’un syndrome de Münchhausen par procuration chez la mère, qui pousse à rendre ses enfants malades pour mieux se poser en victime auprès de son entourage.
Le divorce est très conflictuel et selon le père des enfants, la mère cherche à tout prix à l’évincer de leur vie. Pour réparer le traumatisme de son divorce, véritable blessure narcissique, « elle voulait démontrer qu’elle était victime de son conjoint », avance le psychiatre Paul Bonnan, dans l’émission.
Deux ans avant sa mort, Enéa voit avec sa mère une trentaine de médecins qui lui prescrivent anxiolytiques, neuroleptique, psychotropes et pour des migraines, du propanolol. En 2018, elle est progressivement déscolarisée et le lycée fait un signalement à la justice et réclame des explications en vain auprès des médecins. « On sentait que cette jeune fille était en souffrance totale », témoigne le proviseur.
Une vengeance vis-à-vis de son ex ?
Elle aurait annoncé la mort de sa fille, avant qu’elle ne se produise, à plusieurs parents d’élèves, évoquant une leucémie. Les enquêteurs ont aussi découvert qu’elle avait effectué des recherches sur les intoxications aux bêtabloquants six mois avant le drame, avant de nettoyer son historique.
Les derniers faits-diversL’avocat de l’accusée, qui tient à souligner que le syndrome de Münchhausen n’est qu’une hypothèse, explique qu’elle voulait hospitaliser sa fille en psychiatrie mais que cette dernière y était opposée. De son côté, le père dit son impuissance et ses alertes répétées auprès de la justice. Cinq mois avant les faits, « on hurle qu’il va y avoir un drame mais personne ne prend de décision », raconte-t-il.
L’accusée est aussi poursuivie pour avoir essayé de trouver de l’aide auprès de ses codétenues afin d’éliminer son ex-mari.