Royaume Uni : Qui est Lucy Letby, l’infirmière « tueuse de bébés » dont le deuxième procès s’est ouvert ?
SERIAL KILLER•En août 2023, la tueuse en série de 34 ans devenait la troisième femme du pays condamnée à la prison à vie, inculpée pour le meurtre de sept nouveau-nés dans l’hôpital où elle travaillait en 2015 et 2016. Un second procès s’est ouvert le 10 juinE.P. avec AFP
L'essentiel
- Lucy Letby a été condamnée en août 2023 à la perpétuité pour le meurtre de sept nouveau-nés ; un nouveau procès s’est ouvert en juin 2024 pour une tentative de meurtre sur un autre bébé en 2016 sur laquelle les jurés n’avaient pas réussi à s’accorder lors du premier procès.
- Lors du premier procès, Lucy Letby a été reconnue coupable d’avoir injecté de l’air ou une surdose de lait par sonde gastrique à des bébés prématurés, provoquant ainsi leur mort ; elle nie cependant avoir tenté de tuer « Baby K » lors de sa garde de nuit à l’hôpital en février 2016.
- Décrite comme une infirmière insoupçonnable par ses collègues, des notes retrouvées chez Lucy Letby telles que « Je suis horrible et méchante » et « Je les ai tués exprès » ont orienté la décision des juges, lors du premier procès.
Le nom de Lucy Letby fait frémir les Britanniques puisqu’elle est connue du grand public comme la plus grande tueuse d’enfants de l’histoire moderne du Royaume-Uni. Condamnée à la perpétuité incompressible pour le meurtre de sept nouveau-nés en août 2023, un nouveau procès la concernant s’est ouvert le 10 juin à Manchester, pour une tentative de meurtre sur un autre bébé dans l’hôpital où elle travaillait, et qui remonte à février 2016.
Pourquoi un nouveau procès ?
Le 3 juillet 2018, Lucy Letby est arrêtée, interrogée, puis libérée sous caution le temps de l’enquête, précise le journal Marianne. La jeune femme, aujourd’hui âgée de 34 ans, est arrêtée une nouvelle fois en 2019, avant d’être placé en détention en novembre 2020.
À l’issue de son procès, long de dix mois, elle avait été reconnue coupable du meurtre de sept nouveau-nés prématurés et de six tentatives de meurtre dans l’hôpital de Chester (nord-ouest de l’Angleterre). La justice lui a refusé le droit de faire appel de cette condamnation. Elle est rejugée pour cette tentative de meurtre, puisque le jury de son premier procès n’avait pas réussi à s’accorder sur un verdict.
Quels sont les faits ?
Lors de la première audience, elle avait été reconnue coupable d’avoir injecté de l’air par intraveineuse aux nouveau-nés prématurés, utilisé leurs sondes naso-gastriques pour envoyer de l’air ou une surdose de lait dans leur estomac, provoquant ainsi leur mort.
Lors de cette nouvelle audience, la trentenaire nie fermement avoir tenté de tuer « Baby K », alors qu’elle travaillait de nuit dans le service néo-natal de l’hôpital de Chester le 17 février 2016. En dépit de sa première condamnation et nie une nouvelle fois avoir jamais fait du mal à un bébé, malgré le résultat de son premier procès. C’est la forte mortalité enregistrée dans les services de néonatologie où elle travaille et sa présence à chaque cas, relevé par des collègues médecins, comme le relève le Figaro, qui vont éveiller les soupçons.
Pour ce deuxième procès, le témoignage clé est celui d’un pédiatre de garde qui a affirmé être entré dans l’unité de soins intensifs moins de deux heures après la naissance de « Baby K » et avoir vu l’infirmière se tenir près de la couveuse « sans rien faire », alors que le niveau d’oxygène de la petite prématurée avait dangereusement baissé mais qu’aucune alarme ne sonnait. Le lendemain, le bébé avait été transféré dans un autre hôpital à cause de son extrême prématurité. Elle est morte trois jours plus tard, mais le procureur n’a pas introduit d’accusation de meurtre contre Lucy Letby. « Il est important de souligner que les précédentes condamnations ne prouvent pas cette accusation », a défendu l’avocat de l’infirmière.
Que sait-on de la personnalité de cette infirmière ?
Cette jeune femme blonde qui s’entend bien avec ses collègues et affiche une vie de célibataire épanouie, paraît d’abord insoupçonnable, rapporte le Figaro. Surnommée « l’ange de la mort » lors de son premier procès, elle a été qualifiée de « froide » et « placide » par la presse britannique, pendant l’audience.
Après avoir mis en danger les nouveau-nés « elle se joignait ensuite aux efforts collectifs pour sauver ces nouveau-nés, assistait les parents désespérés et leur écrivait même parfois des cartes de condoléances », raconte Marianne. Lors d’une perquisition chez elle, des dossiers médicaux et des post-it avec des notes comme « Je suis horrible et méchante », « je les ai tués exprès parce que je ne suis pas assez bonne pour m’occuper d’eux », ont été retrouvés, rapporte encore l’hebdomadaire.
On ignore encore si cette nouvelle audience pourra, davantage que la première, éclairer les motivations et la personnalité de cette trentenaire.
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