Béziers : Prison avec sursis pour le gérant du « pire endroit sur Terre pour des animaux »
Maltraitance animale•L’affaire avait été révélée après la publication d’une vidéo d’un membre de One Voice qui s’était infiltré dans le refuge comme bénévole pendant plusieurs semainesJérôme Diesnis
L'essentiel
- Condamné à douze mois de prison avec sursis, le gérant du refuge « L’Arche de Noël », Noël Azzopardi, a également interdiction d’exercer une activité professionnelle en lien avec des animaux.
- Huit associations et fondations s’étaient portées partie civile après la diffusion d’images par un membre de One Voice infiltré pendant plusieurs semaines dans l’établissement.
- « Ce refuge, c’était le mouroir, le pire endroit sur Terre où les animaux pouvaient aller », dénonce Stéphane Lamart, l’une des parties civiles.
Le gérant du refuge L’Arche de Noël, Noël Azzopardi, a été condamné à douze mois d’emprisonnement avec sursis probatoire pour maltraitance animale. Le tribunal correctionnel de Béziers lui a interdit par ailleurs définitivement d’exercer une activité professionnelle en lien avec les animaux.
Sur un plan civil, l’association et son dirigeant ont été condamnés à verser plus de 8.000 euros à huit associations et fondations qui s’étaient constituées partie civile : Stéphane Lamart, One Voice, SOS Reptiles, Brigitte Bardot, SPA Paris, Assistance Animaux, 30 millions d’amis, Action Protection Animale.
Plus d’une centaine d’animaux saisis
L’affaire avait été jugée le 27 mai et mise en délibéré au 17 juin. Le 30 novembre 2023, plus d’une centaine d’animaux avaient été saisis après une visite des services vétérinaires, quelques jours après la diffusion d’une vidéo. D’octobre 2022 à février 2023, un membre de One Voice s’était infiltré au sein du refuge comme bénévole et y avait filmé l’état dans lequel étaient hébergés les animaux.
L’association avait déposé plainte dans la foulée, dénonçant « un élevage usine camouflé derrière l’appellation trompeuse de refuge », des « animaux en surpopulation » et une « hygiène épouvantable ».
« Cet homme a tout confondu »
Auparavant, plusieurs plaintes avaient été classées sans suite à l’encontre de l’établissement ouvert en 1982. Le parquet lui reprochait de nombreuses anomalies. Le travail dissimulé par la vente non déclarée de chiens, d’abandon d’animaux domestiques ou tenus en captivité en ne leur prodiguant pas les soins et les conditions d’hébergement adéquats.
La détention d’animaux non domestiques sans autorisation et sans être titulaire d’un certificat de capacité. Ou encore du dépôt illicite d’ordures et l’exploitation sans enregistrement d’une installation classée pour la protection de l’environnement.
« Maltraités physiquement et psychologiquement »
« Ces animaux étaient maltraités physiquement et psychologiquement. Ils étaient enfermés dans la pénombre, n’avaient pas toujours à manger ou à boire correctement, et l’eau était croupie, explique Stéphane Lamart à France bleu Hérault.
Il y avait de la reproduction dans ce refuge, alors qu’un refuge est censé ne pas faire d’élevage ou de profit sur la cause animale. Mais cet homme a tout confondu. Ce refuge, c’était le mouroir, le pire endroit sur Terre où les animaux pouvaient aller ». Noël Azzopardi a dix jours pour faire appel de ce jugement.
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