Draguignan : Dix ans après le meurtre de Micheline Grandin, battue à mort à 77 ans, un voisin mis en examen
COLD CASE•Le suspect, âgé de 18 ans au moment des faits, a été confondu grâce à de l’ADN retrouvé sous les ongles de la victimeCaroline Politi
L'essentiel
- Le 12 janvier 2014, Micheline Grandin, une septuagénaire de Draguignan était retrouvée morte dans son appartement après avoir été rouée de coups.
- Dix ans plus tard, un homme a été interpellé et mis en examen par le pôle cold case. Il a été confondu par de l'ADN retrouvé sous les ongles de la victime.
- Il avait déjà été soupçonné au moment des faits mais bénéficiait d'un alibi.
Dix ans que l’affaire était au point mort. Qui a tué Micheline Grandin, 77 ans, battue à mort dans son appartement de Draguignan, dans le Var ? Le 12 janvier 2014, les policiers, alertée par une amie de la victime qui s'inquiétait de ne pas avoir de nouvelles, l’ont découverte gisant dans une mare de sang. Elle a été rouée de coups mais rien ne semble avoir disparu du modeste appartement, situé au cinquième étage d’une cité calme.
A l’époque des faits, un jeune voisin, tout juste majeur, est soupçonné, notamment en raison de son comportement et d’incohérences dans son discours. Mais le jeune homme a un alibi : il se trouvait chez un ami au moment du crime, ce que ce dernier confirme. Depuis, l’enquête peinait. En 2022, lorsque le pôle spécialisé « cold case » de Nanterre est créé, elle rejoint la pile des affaires non élucidées.
De l’ADN sous les ongles de la victime
C’est pourtant ce même homme qui, dix ans après le meurtre de la septuagénaire, a été interpellé jeudi dernier, a appris 20 Minutes de sources concordantes, confirmant une information de RTL. Il a été mis en examen pour meurtre sur personne vulnérable et placé en détention provisoire.
Dans ce dossier, les progrès de la science ont été déterminants : de nouvelles analyses ADN ont révélé des traces sous les ongles de la victime. A l’époque des prélèvements avaient bien été réalisés, mais les analystes manquaient de matière. Aujourd’hui, une infime quantité d’ADN est nécessaire pour la faire « parler ». C’est ce qui a poussé les policiers de l’OCRVP – l’Office de répression des violences faites aux personnes – à mener un important travail sur les scellés dans ce dossier.
Un mobile obscur
Placé en garde à vue, le suspect a nié les faits. Son principal alibi – l’ami qui affirmait être avec lui – s’est montré, quant à lui, plus évasif. Il affirme avoir oublié ce qu’il faisait ce jour-là, précise une source proche du dossier. Le mobile reste toutefois obscur. Les investigations doivent se poursuivre.