Nîmes : « L’ex-roi des poubelles » nie une tentative d’assassinat
Procès•Cinq hommes sont accusés d’avoir préparé une tentative d’assassinat, dont Richard Perez, homme d’affaires nîmois surnommé « le roi des poubelles »20 Minutes avec AFP
Un sulfureux homme d’affaires nîmois, connu comme « l’ex-roi des poubelles », a répété lundi n’avoir « absolument rien à voir » avec la tentative d’assassinat d’un membre présumé du milieu. Un crime pour lequel il est poursuivi devant la cour d’assises du Gard. « Absolument pas, je n’ai rien à voir, ni de près ni de loin, avec cette histoire », a clamé Richard Perez (59 ans) au premier jour de son procès. Il répondait à la présidente de la cour qui lui demandait s’il reconnaissait avoir été le commanditaire d’une tentative de meurtre d’un ancien associé, Raymond Houlonne.
Jugé avec quatre personnes, soupçonnées d’être ses complices, il doit répondre de « récidive de complicité de tentative d’assassinat » et de « récidive de participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime ». Ce procès est prévu jusqu’à vendredi.
Richard Perez avait fait fortune après avoir raflé le marché du ramassage des ordures de la ville de Nîmes dans les années 1980. Mais il avait ensuite été condamné à neuf ans de prison ferme en 2003 pour avoir organisé une série d’incendies criminels de camions de ramassage des ordures de la société Onyx (Vivendi Environnement). Il reprochait à cette société de ne pas l’avoir totalement payé lors du rachat de son entreprise en 1996.
Echange de tirs avec un policier
Dix ans plus tard, le 22 février 2013, les policiers de la brigade anticriminalité étaient appelés près d’une résidence d’un quartier chic de Nîmes, alertés par des riverains qui avaient remarqué deux hommes tapis dans des buissons. Mis en joue par un de ces deux hommes, armé d’un fusil à pompe, un policier avait tiré à quatre reprises. Le malfrat avait répliqué deux fois, sans le blesser, avant de réussir à prendre la fuite. Son complice était en revanche arrêté.
Les enquêteurs avaient rapidement identifié la cible de cette tentative d’assassinat. Raymond Houlonne, présent dans cette résidence ce soir-là. Puis ils avaient remonté la piste, identifié le fuyard présumé et trois autres personnes, et enfin le commanditaire présumé Richard Perez.
Raymond Houlonne n’a pas porté plainte
Les deux hommes se connaissaient bien, Raymond Houlonne ayant bénéficié dans les années 1990 d’un emploi fictif dans la société de Richard Perez. Mais les relations s’étaient tendues après l’assassinat du père de ce dernier, en 2002. Ce dossier s’était conclu par un non-lieu, mais Raymond Houlonne y avait été un temps mis en cause.
Raymond Houlonne n’a pas porté plainte et ne s’est pas constitué partie civile au procès. Parmi les hommes accusés d’avoir voulu l’assassiner, celui soupçonné d’avoir tiré sur le policier doit en outre répondre du chef de « tentative de meurtre d’une personne dépositaire de l’autorité publique ».