EnquêteLes expertises bientôt révélées après la manifestation de Sainte-Soline

Sainte-Soline : Les résultats des expertises devraient parler dans les semaines à venir

EnquêteLe parquet militaire enquête sur les violences subies par quatre manifestants, gravement blessées lors d’une manifestation contre les mégabassines
Camille Allain

Camille Allain

L'essentiel

  • Un peu plus d’un an après la violente manifestation de Sainte-Soline, l’enquête touche à sa fin.
  • La responsabilité des gendarmes est étudiée concernant quatre manifestants parmi les plus gravement blessés.
  • Les résultats des expertises devraient être bien connus et permettre de mieux comprendre ce qui a pu se passer le 25 mars 2023.

«Nous avons mené un travail considérable avec la gendarmerie nationale ». Et à entendre le procureur de la République de Rennes en charge de l’enquête autour des violences lors de la manifestation à Sainte-Soline, ce travail devrait bientôt être rendu public.

Ce lundi matin, Philippe Astruc a fait savoir que les résultats des expertises devraient être connus « d’ici la fin du mois de juin » pour trois des quatre victimes les plus grièvement blessées lors de cette manifestation contre les mégabassines qui s’était tenue le 25 mars 2023.

Douze questions sans réponse

Ces résultats tant attendus concernent les expertises balistiques, chimiques et médico-légales menées auprès des victimes. Pour la quatrième personne, seules les conclusions médico-légales seront connues, « son état de santé ne lui ayant pas permis de se déplacer », a fait savoir le magistrat.

Saisi de l’enquête, le parquet de Rennes espère répondre à une série de douze questions « pour chacune des quatre victimes » afin de déterminer si l’action des gendarmes menée ce jour-là répond des chefs de « violences par personne dépositaire de l’autorité publique » et « non-assistance à personne en danger ».

Deux cents blessés

Les organisateurs de cette manifestation avaient déploré 200 blessés, dont une quarantaine plus gravement touchée, principalement par des éclats de grenades de désencerclement jetées par les gendarmes. Les forces de l’ordre avaient quant à elles déploré 47 militaires blessés.

En mars, le procureur avait déjà fait savoir que plus d’une centaine de témoins avaient été entendue. Philippe Astruc attend désormais de connaître les résultats des expertises pour décider des suites à donner pour chacun des quatre dossiers. « J’ai bon espoir de pouvoir prendre une décision d’ici l’été », a fait savoir le magistrat, avant de préciser qu’il avait « bon espoir » de répondre aux 12 questions posées dans cette affaire.

Environ 200 manifestants avaient été blessés lors de la manifestation du 25 mars 2023 contre les méga-bassines organisées à Sainte-Soline.
Environ 200 manifestants avaient été blessés lors de la manifestation du 25 mars 2023 contre les méga-bassines organisées à Sainte-Soline. - U. Amez/Sipa

Mises en examen ou classement sans suite ?

À quelle heure ces quatre victimes ont-elles été blessées ? Dans quel contexte ? Par quel type de munition ? Tirées par qui ? Avec quel respect ou non du mode d’emploi ? Le parquet pourrait requérir des mises en examen ou à l’inverse de classer les dossiers sans suite.

En novembre, plusieurs syndicalistes et membres des Soulèvements de la terre et du collectif Bassines non merci avaient été condamnés par le tribunal correctionnel de Niort. Neuf personnes avaient écopé de peines de six à douze mois de prison avec sursis pour avoir supervisé l’organisation de ce rassemblement qui avait réuni des milliers de personnes dans cette petite commune des Deux-Sèvres.

Un millier d’appels analysés

Environ « 2.100 fichiers vidéo et plus de 5.300 photos » ont été recueillis auprès des forces de l’ordre, des manifestants (avec leur accord), sur les réseaux sociaux ou dans les médias. Plus de 1.000 appels avaient été passés par des particuliers au « 18 » et au « 17 ».

Le collectif « Bassines Non Merci » a annoncé il y a quelques jours son intention d’organiser deux manifestations, courant juillet dans les Deux-Sèvres, contre les réserves d’irrigation agricole.