CHASSE INTERDITEUn maire des Hautes-Alpes et son fils condamnés pour braconnage

Hautes-Alpes : « 386 pièces de gibiers dans le congélateur », un maire et son fils condamnés pour braconnage

CHASSE INTERDITELe maire de Châteauroux-les-Alpes a été condamné pour « détention illicite d’une espèce protégée » par le tribunal correctionnel de Gap, il avait de la viande de bouquetin dans son congélateur
20 Minutes avec AFP

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Le tribunal correctionnel de Gap a condamné jeudi Jean-Marie Barral, maire de Châteauroux-les-Alpes, dans les Hautes-Alpes, et son fils, à six mois et un an de prison avec sursis. L’élu a notamment été reconnu coupable de « détention illicite d’une espèce protégée » après la découverte au domicile familial de pièces de gibiers congelées.

Le maire et son fils de 50 ans avaient été placés sous contrôle judiciaire en novembre dernier dans le cadre d’une enquête visant des faits de braconnage dénoncés par des lettres anonymes et des rumeurs.

Interdiction de chasse pendant trois et cinq ans

Une surveillance déclenchée en 2020 par l’Office français de la biodiversité (OFB) avait permis d’observer début septembre, neuf jours avant l’ouverture officielle de la chasse, le fils du maire « sortir l’arme de son sac à dos avant de tirer à une vingtaine de mètres », dans une forêt près de la maison familiale.

Une perquisition, menée le lendemain au domicile de l’élu, avait permis de découvrir « 386 pièces de gibiers dans le congélateur », dont le quart « provenait de braconnage », selon l’accusation. Parmi la viande saisie, celle de deux bouquetins, une espèce protégée car menacée et dont la chasse est strictement interdite en France.

Dans son jugement, le tribunal a interdit les deux hommes de chasser pendant trois et cinq ans. A l’audience, l’avocat de la défense avait plaidé la relaxe en affirmant que le dossier se limitait à des « rumeurs ». Le ministère public avait requis des peines allant jusqu’à trois ans de prison avec sursis. Face aux prévenus, qui se sont décrits à l’audience comme des « passionnés de chasse », quatre associations environnementales et le Parc national des Ecrins s’étaient constituées parties civiles.