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Stéphane Ravier condamné à du sursis pour avoir fait embaucher son fils

Marseille : Prison avec sursis et inéligibilité pour le sénateur Stéphane Ravier qui avait embauché son fils

que la familleStéphane Ravier a utilisé son mandat électif pour « faire recruter son fils » dans un « emploi à vie dans la fonction publique territoriale », a expliqué le procureur Mathieu Vernaudon
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le sénateur Reconquête ! des Bouches-du-Rhône Stéphane Ravier a été condamné à six mois de prison avec sursis et un an d’inéligibilité, sans exécution provisoire, mercredi par le tribunal correctionnel de Marseille, pour prise illégale d’intérêts.

Son fils, Thomas Ravier, qu’il avait fait embaucher à la ville de Marseille quand il était maire de secteur, en 2015, a lui été condamné à 10.000 euros d’amende dont 5.000 euros avec sursis, et à un an d’inéligibilité, là encore sans exécution provisoire.

Il pourra quand même se présenter aux municipales

Absent au délibéré mercredi matin, l’élu a fait savoir via son avocat « qu’en l’état » il faisait appel de cette décision. « Cette décision n’est pas fondée sur un plan strictement juridique et les infractions reprochées à mon client ne sont pas caractérisées », a estimé l’avocat de l’élu, Maître Julien Pinelli.

Cette inéligibilité, même si elle était confirmée en appel, n’empêcherait pas l’élu du parti d’Éric Zemmour de se présenter aux élections municipales à Marseille en 2026, comme il l’avait fait lors des municipales 2014 et 2020.

Condamné pour avoir fait embaucher son fils

Stéphane Ravier était poursuivi pour avoir fait embaucher son fils Thomas au service des espaces verts du 7e secteur de Marseille, où il avait été élu maire lors des municipales de 2014, sous l’étiquette Front national, devenu ensuite Rassemblement national. Il avait cédé son fauteuil en 2017 à sa nièce, pour cause de cumul des mandats, après son élection au palais du Luxembourg.

Thomas Ravier avait finalement été titularisé à son poste en janvier 2020, six mois avant les élections municipales qui ont fait basculer la mairie de Marseille à gauche, après quatre mandatures de Jean-Claude Gaudin (Les Républicains), décédé récemment.

Un « emploi à vie dans la fonction publique territoriale »

A l’audience, mi-avril, Stéphane Ravier avait réfuté toutes les accusations, assurant que « les mairies de secteur n’ont pas le pouvoir d’embaucher qui que ce soit ». Selon lui, il a seulement « fait savoir » à son fils qu’il y avait « des recrutements réguliers à la mairie de Marseille, et ça s’arrête là ». Après quoi, « il n’y aura plus d’intervention de ma part », avait-il affirmé.

« Il n’y a absolument rien de normal avec le fait d’obtenir un emploi public par le biais d’une intervention privée », avait répliqué le procureur Mathieu Vernaudon. « Stéphane Ravier a mis en jeu son poids politique auprès du cabinet du maire de Marseille » et « le dossier établit qu’il a utilisé son mandat électif pour mobiliser ses équipes (à la mairie de secteur) dans le but de faire recruter son fils et renouveler son contrat jusqu’à l’emploi pérenne », un « emploi à vie dans la fonction publique territoriale », avait insisté le magistrat.