Balcon effondré à Angers : L’architecte et le conducteur de travaux finalement condamnés en appel
drame•Pourtant relaxés en première instance, les deux hommes écopent de peines de prison avec sursis en appel. L’accident avait causé la mort de quatre jeunes en 2016F.B. avec AFP
Plus de sept ans après le terrible accident du balcon effondré d’Angers, qui avait provoqué la mort de quatre jeunes et blessé 14 autres en octobre 2016, la cour d’appel d’Angers a condamné ce mardi l’architecte et le conducteur de travaux du bâtiment à des peines d’emprisonnement avec sursis.
L’architecte, reconnu coupable de blessures et homicides involontaires, a ainsi écopé de trois ans de prison avec sursis et 30.000 euros d’amende. Le conducteur de travaux a été condamné à une peine de deux ans d’emprisonnement avec sursis et 1.500 euros d’amende. Les deux hommes avaient été relaxés en première instance.
Une chute du quatrième étage
Le 15 octobre 2016, une soirée étudiante était organisée dans un appartement situé au quatrième étage de l’immeuble « Le Surcouf », rue Maillé à Angers. Peu avant minuit, le balcon, alors occupé par 18 jeunes, s’écroula, entraînant dans sa chute les deux balcons des étages inférieurs. Quatre jeunes périrent dans l’accident, quatorze autres furent blessés.
Quatre expertises successives ont révélé l’existence de malfaçons sérieuses au niveau des balcons de cet immeuble datant de 1998. Les experts avaient exclu l’hypothèse d’une surcharge du balcon, de même qu’un comportement inapproprié des invités le soir du drame.
Le procureur avait contesté les relaxes
Le 31 mai 2022, au terme de quatre semaines d’audience, le tribunal correctionnel d’Angers avait condamné le patron de l’entreprise de construction, le chef de chantier et le représentant du bureau de vérification Apave à des peines allant de 18 mois à trois ans de prison avec sursis pour des manquements dans le processus de construction.
L’architecte, Frédéric Rolland, et le conducteur des travaux, Eric Morand, avaient, eux, été relaxés par le tribunal. Ces deux relaxes n’étaient pas du goût des parties civiles, ni même du procureur de la République d’Angers. Ce dernier avait donc décidé de faire appel, entraînant un nouveau procès en cour d’appel.