Maltraitance animalePrison requise contre le gérant du refuge « L’Arche de Noël »

Béziers : Prison requise contre celui qui se présente comme une « mère Teresa » avec les animaux

Maltraitance animaleDénoncé par des militants de One Voice qui avaient infiltré le refuge « L’Arche de Noël » comme bénévoles, le gérant est poursuivi pour « vente non déclarée de chiens » ou encore « absence de soins »
Jérôme Diesnis

J.D. avec AFP

L'essentiel

  • Le gérant du refuge l’Arche de Noël était jugé devant le tribunal correctionnel de Béziers.
  • Huit associations de protection des animaux se sont constituées partie civile dans ce dossier, où elles dénoncent la maltraitance animale.
  • Le gérant qui se présente comme « une mère Teresa pour les animaux » admet avoir été dépassé par les événements devant le nombre d’animaux qu’on lui apportait et réfuté avoir pratiqué l’élevage à but lucratif.

Douze mois de prison avec sursis ont été requis par le tribunal correctionnel de Béziers contre le dirigeant de l’Arche de Noël. Ce refuge pour animaux situé dans la sous-préfecture de l’Hérault a été qualifié de « naufrage » ou encore de « déluge de maltraitances » par les huit associations de défense du bien-être animal, parties civiles dans ce procès.

En 2022, l’association One Voice avait diffusé la vidéo de chiennes recluses dans des enclos boueux ou encore des animaux visiblement mal nourris ou malades. Plusieurs infractions sont reprochées à l’Arche de Noël et à son dirigeant, notamment celles d’avoir dissimulé qu’il s’agissait en fait d’un élevage de chiens ou encore « l’abandon » de ces animaux par manque de soins appropriés.

« On lavait tous les jours, on ne pouvait pas faire mieux »

Le responsable de l’Arche de Noël s’est à l’inverse présenté comme « une mère Teresa pour les animaux ». Certes dépassé par les événements, mais incapable de refuser d’accueillir les animaux que tout un chacun lui apportait, y compris la police municipale.

Il a réfuté avoir pratiqué l’élevage à but lucratif, expliquant que si certaines chiennes avaient des portées, c’était « par accident », et que le fruit de la vente des chiots ne servait qu’à faire tourner le refuge, qu’il a fondé il y a plus de quarante ans. « On lavait tous les jours, on ne pouvait pas faire mieux », a-t-il estimé.

Jugement en délibéré au 17 juin

Outre la condamnation à de la prison avec sursis, la substitut du procureur de République a réclamé que cet homme de 72 ans ne puisse plus jamais exercer le métier d’éleveur, ni diriger un refuge. Elle réclame l’interdiction, pendant cinq ans, de détenir les 69 chiens, la vingtaine de tortues, les 18 oiseaux ou encore les trois serpents saisis dans son établissement en novembre 2023.

La défense a pour sa part plaidé la relaxe, estimant que l’enquête avait été menée uniquement à charge. Le tribunal a mis son jugement en délibéré au 17 juin.