Affaire Tariq Ramadan : L’islamologue rejugé pour le viol de « Brigitte » en Suisse
Procès•L’audience en appel s’ouvre ce lundi à Genève. Faute de preuves, Tariq Ramadan avait été acquitté en première instance avant que le parquet et la plaignante interjettent de cette décision20 Minutes avec AFP
«Il n’y a aucune place au doute dans ce dossier ». A la veille du procès en appel de Tariq Ramadan à Genève, les avocats de la plaignante se sont dits confiants. Leur cliente, qui se fait appeler « Brigitte », soutient avoir été violée et victime de contrainte sexuelle par l’islamologue suisse en octobre 2008.
L’audience, qui s’est ouverte lundi, doit durer trois jours mais le jugement n’est pas attendu dans l’immédiat.
« Notre cliente attend d’être reconnue comme victime et que le prévenu soit déclaré coupable de viol. Elle est confiante et déterminée, même si chaque audience est une épreuve », soulignent à l’unisson Robert Assaël et Véronique Fontana.
Acquitté en première instance faute de preuves
Agé de 61 ans, l’intéressé, qui encourait dix-huit mois de prison ferme, avait été acquitté en première instance, l’an dernier. Le président du tribunal avait fait valoir l’absence de preuves, les témoignages contradictoires, y compris des psychiatres, et les « messages d’amour » envoyés par la plaignante après les faits. « Ce verdict n’est ni un coup de tête, ni un coup de cœur, c’est un verdict inspiré de raison », avait déclaré Yaël Hayat, l’avocat de Tariq Ramadan.
La plaignante l’accuse de l’avoir soumise à des actes sexuels brutaux accompagnés de coups et d’insultes dans la chambre de l’hôtel genevois où il séjournait, la nuit du 28 octobre 2008. Elle avait porté plainte dix ans après les faits. Mais l’islamologue a nié tout acte sexuel, expliquant s’être laissé embrasser avant de mettre rapidement fin à l’échange.
Une décision attendue en France
Dans ses conclusions, le tribunal a retenu que le récit de la plaignante était « globalement constant et détaillé » mais a estimé qu’il n’était toutefois corroboré « par aucun élément matériel, tel que des traces de sperme ou de sang, des images de vidéosurveillance de l’hôtel ou des constats de lésions traumatiques ou de violences gynécologiques ».
Ce procès très attendu intervient à un mois d’une autre décision devant la justice française. Le 27 juin, la cour d’appel de Paris doit se prononcer sur son appel contre son renvoi devant la cour criminelle départementale pour le viol de quatre femmes entre 2009 et 2016, le procureur général ayant requis l’abandon des poursuites pour trois d’entre elles et écarté toute notion d’emprise.